En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »

Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? »

Méditation :

« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même. » Combien il est difficile de renoncer à soi-même. Nous voyons en cela la mise en berne de nos projets, de nos envies, des plaisirs de la vie, alors nous livrons un combat à la chair. Un combat acharné, mais voué à l’échec. Car c’est avec nos propres forces, avec notre chair que nous luttons, chair contre chair. Ne nous étonnons pas, que cela soit infructueux. Notre engagement comme disciple de Jésus Christ suppose effectivement un renoncement à nous-même, mais de quel renoncement nous parle Jésus ?

Renoncer à nous-même ne serait-il pas ici, renoncer à notre nature humaine limitée, faible, décevante, et incomplète ? Pourquoi ne pas renoncer à tout cela, à nos propres forces, à nos luttes lourdes et frustrantes, pour nous confier à Jésus et nous livrer à sa toute-puissance ? « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. » Pour bon nombre d’entre nous, il est question ici d’accepter les épreuves difficiles, usant de patience, parce que nous ne pouvons de nous-même apporter un remède à cela. Il est important que nous prenions conscience, que porter sa croix ne se réfère pas en premier lieu aux épreuves que nous appelons des croix, mais à un abandon de sa vie quotidienne, répété, à la mort à soi-même qui doit être la vie chrétien. Cessons donc de confondre "une croix" avec "la croix", nous pourrons ainsi laisser à Jésus les rênes de notre vie.

Ce ne sont pas les situations les plus douloureuses qui sont pour l’être humain les plus difficiles à vivre. Le plus difficile pour vous comme pour moi, c’est de décider chaque jour, chaque minute, de lâcher le gouvernail de notre vie et de le donner et de le redonner sans cesse à Jésus pour qu’il nous conduise. Souffrir, et surtout si c’est injuste, est un grand défi. Mais accepter de ne plus être maîtres chez nous, en est un plus grand encore, ne l’oublions pas. Nous sourions quand nous voyons nos enfants donner et reprendre leurs cadeaux. Nous savons qu’ils n’ont pas vraiment le sens de ce qu’est un don véritable. Cependant nous faisons la même chose avec Dieu. Je te donne MA vie, TOUTE ma vie, fais-en ce que tu veux, je te fais confiance, et nous finissons par la reprendre et gâcher les bienfaits de Dieu reçus.

Bien que je sache que mes vielles habitudes sont mauvaises pour moi, j’ai du mal Seigneur à m’en débarrasser. Elles sont un peu de moi et parfois tellement enracinés en moi que ma chair elle-même se refuse à les laisser partir. Viens à mon aide, sans le secours de ton Esprit cela m’est impossible. Seigneur je désire de tout mon cœur te donner toute la place en moi, je désire me laisser guider par toi jour après jour, viens au secours de mon manque de foi, de détermination, de mon manque d’amour. Permet que passe à ta croix, ma personnalité, mon caractère, mon être tout entier, ainsi que mon âme. Je deviendrai alors par ta grâce offrande de moi-même, et témoin de la bonne nouvelle au milieu de mes frères, pour ta gloire.

Amen.