En ce temps-là, une discussion survint entre les disciples pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand. Mais Jésus, sachant quelle discussion occupait leur cœur, prit un enfant, le plaça à côté de lui et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, il m’accueille, moi. Et celui qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. En effet, le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand. »
Jean, l’un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous. » Jésus lui répondit : « Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous. »
Méditation :
L’être humain a besoin d’être valorisé, reconnu, aduler, pour exister aux yeux des autres, n’est-ce pas là de l’orgueil mal placé ? Avoir des ambitions c’est nécessaire, se donner des objectifs à atteindre, est aussi nécessaire à l’épanouissement des dons naturel reçu de Dieu. Mais vouloir devenir le plus grand, parmi ses semblables, mérite discernement. Que devons-nous entendre par plus grand ? Dominant, maître, dictateur. Est-il vraiment nécessaire de paraître plus grand pour être écouté des autres, pour être un Maître ? Nous considérons bien souvent les enfants comme dénués de toute sagesse et de responsabilité, et nous n’accueillons pas leurs idées et encore moins leurs façons de penser et de voir les choses de la vie. Pourtant c’est un enfant que Jésus montre en exemple à ses disciples, afin qu’il trouve le chemin de l’humilité. « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille accueille aussi celui qui m’a envoyé. »
Si Dieu, qui par son Fils c’est ceint du tablier de service, a lavé les pieds des disciples ; Combien plus, nous sommes appelés nous aussi à laver les pieds de nos frères pour réorienter la direction de leurs pas. Dans notre humanité être grand aux yeux des hommes c’est dominer obligatoirement. N’est-ce pas celui qui rend toujours service qui est aimé de tous ? Nous pouvons, le qualifier d’homme simple, ou des quolibets que nous voulons, il n’en reste pas moins que comme tous ceux qui font ses louanges, nous aussi nous reconnaissons qu’il est formidable. Nous ne pouvons le citer qu’en reconnaissant sa grandeur d’âme, sa gentillesse, sa serviabilité. La grandeur de chacun ne peut être visible par les autres, l’homme méchant nous apparaît comme minable et abuseur. L’homme bon, nous apparaît comme indispensable à notre bien-être. Nous sommes grands quant au service de Dieu et de nos frères nous le sommes. La grandeur d’un homme ne se mesure pas à sa taille ou à ses richesses, mais dans sa capacité à se mettre aux services de tous ses frères.
Les disciples pensaient qu’ils étaient les seuls autorisés, habilités, au service de Dieu. Mais Jésus leur rappelle que tout homme peut être inspiré par Dieu pour aider ceux qui se trouvent en difficultés. « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser les esprits mauvais en ton nom, et nous avons voulu l’en empêcher, car il n’est pas avec nous pour te suivre. » La réponse de Jésus, est sans équivoque : « Ne l’empêchez pas : celui qui n’est pas contre vous est pour vous. » Jésus nous invite, nous qui nous disons disciples, à faire preuve de discernement. Celui qui chasse le mauvais au Nom de Jésus, n’est pas contraire à la parole de Dieu. Peut-être qu’il lui manque seulement les enseignements dont il a besoin pour se mettre, lui aussi à la suite du Christ. Proclamer la bonne nouvelle, ce n’est pas seulement annoncer la parole de Dieu. C’est aussi rassembler au-delà de toute mouvance, tous ceux qui croient en Christ. Et nous ne pourrons le faire qu’en revêtant notre cœur d’humilité, de douceur au service de Dieu et de l’humanité toute entière.
Seigneur donne-nous un cœur de pauvre, un cœur de serviteur. A l’image et à la ressemblance de ton Christ Père façonne nos cœurs, pour que vers toi par notre témoignage, revienne les égarés. Et qu’ensemble au jour fixé par toi, nous puissions nous réjouir dans ton éternité.
Amen.