Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village.
En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Méditation :
Les samaritains n’étaient pas considérés par les juifs comme des frères. D’ailleurs, les scribes et les pharisiens les considéraient comme de dangereux hérétiques. De plus, ils construisirent un temple rival à celui de Jérusalem, ils y attirèrent des sacrificateurs et des lévites, les laissa épouser des femmes étrangères. Le scandale de ces unions illicites et de ce culte nouveau mit le comble à l’indignation des Judéens. Pourtant ils adoraient le même Dieu. Devant leur refus de recevoir Jésus qu’ils ne connaissaient pas, Jean et Jacques indigné dire alors au Maître : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? » Jésus les repris vivement, car ce qu’il désirait véritablement pour l’homme c’était la miséricorde. « Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. » (Lc.6.36)
Chemin faisant un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Avons-nous comme cet homme, un jour, dit cela à Jésus ? Une telle décision implique que nous nous dépouillons de tout, en sommes-nous véritablement capable ? Le Fils de l’homme nous dit Jésus, n’a pas d’endroit où reposer la tête. La vie du disciple de Jésus n’est pas aisé, il aura à participer à ses souffrances, et devra lui aussi prendre sa croix. Celui qui désire en vérité suivre Jésus, doit savoir que c’est une décision qu’il ne doit pas prendre à la légère. Même si les écritures annonce la victoire de Jésus sur la mort, sa vie terrestre se déroule elle, sous le signe de la souffrance et du mépris, de la pauvreté et de l’humilité.
« Suis-moi. » Jésus ne cherche pas des disciples poussés par un moment d’émotion, ou des disciples qui s’enflamment rapidement, et qui tout aussi brusquement s’éteignent devant les difficultés. Pour répondre à l’appel de Dieu en Jésus Christ, il nous faut prendre pour ceinture la vérité, pour cuirasse la justice, pour bouclier la foi qui permet d’éteindre toutes les traits enflammés du mauvais, afin de recevoir le casque du salut et le glaive du Saint Esprit, la parole de Dieu. (Ep 6.14.17) Voilà les armes infaillibles dont nous aurons besoin sur la route qui mène vers le Royaume.
Suivre Jésus, parler de ses préceptes, sans les mettre en pratique, c’est fuir nos responsabilités au regard de la parole de Dieu, et vis à vis de nos frères. Être chrétien n’est ni facile, ni confortable. Pour suivre Jésus, nous devons accepter le mystère de la croix dans notre propre vie. « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. » Entendons-nous au sein de la parole, la voix du Christ qui nous invite à la sainteté et à l’abandon de nous-même, à la cession de notre propre volonté, au profit de cette vie nouvelle à laquelle il nous invite ? La croix n’est jamais un principe de résignation, mais un instrument de transformation, de partage, de réconciliation, de joie et d’élévation de l’homme vers les lieux célestes. L’homme appelé à faire les œuvres de Dieu, doit croitre et persévérer dans ces œuvres, car il a été rendue vivant pour cela. S’il regarde en arrière, s’il détourne son esprit de l’appel du Christ et retourne à sa vie de transgressions et de péchés, il devient "mort" de nouveau et inutile pour l’œuvre. « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Seigneur aussi dur que soit le chemin du Royaume, sur lequel tu invites chacun de nous. Nous croyons que par ton Esprit, nous recevrons la force nécessaire pour vaincre les forces du mal. Saisi toi de nous à chaque fois que nous trébucherons. Si nous tombons, relève-nous. Donne-nous la force et le courage dans nos épreuves, et fait de nous des témoins véridique de ton amour, afin que revienne vers toi toutes les brebis égarées de ce monde.
Amen.