Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village.
Méditation :
Une querelle religieuse opposant les samaritains et les juifs, était à l’origine du refus des samaritains de recevoir Jésus. Quel est la querelle qui nous oppose au Christ de nos jours ? L’heure s’approchait, la passion de Jésus était imminente et c’est avec détermination et courage que Jésus va prendre la route qui le conduira à Jérusalem, pour y vivre ce pourquoi il était venu en ce monde.
En grande majorité d’origine étrangère, les samaritains n’étaient pas considérés par les juifs comme des frères. Les scribes et les pharisiens les considéraient comme de dangereux hérétiques. De plus, ils construisirent un temple rival à celui de Jérusalem, ils y attirèrent des sacrificateurs et des lévites, les laissa épouser des femmes étrangères. Le scandale de ces unions illicites et de ce culte nouveau mit le comble à l’indignation des Judéens. Pourtant ils adoraient le même Dieu.
Jérusalem représente la passion, la mort et la résurrection du Christ et personne ne veut prendre cette direction. Pourtant elle est la seule route qui mène à la croix du salut. Jésus le sait et il la prend certain d’aller jusqu’au bout du don de sa vie pour chacun de nous. " Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis […]. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres " (Jn 15, 15-16). Le Seigneur insiste pour que nous comprenions bien qu’il ne s’agit pas de notre effort mais d’un don gratuit de sa part. L’amour, l’amitié, ce sont de vrais cadeaux de Dieu !
Il peut nous arriver, au lieu d’embrasser la croix avec amour et humilité, de laisser nos connaissances spirituel et notre orgueil s’échauffer et nous finissons par forcer les autres à suivre notre façon de penser. Jean à céder à cette tentation en demandant à Jésus ; « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? » Ce n’est pas ainsi que le Christ se donne à nous. Jésus réprimande ses disciples d’avoir de telle pensée. Jésus n’est pas venu apporter la violence au monde, il est venu enseigner le chemin de la croix, de l’humilité, de la patience pour que l’amour gagne toutes les âmes à sa cause. Devant lui tous genoux fléchiront, toutes langues diront qu’il est Seigneur.
Que par ta grâce Seigneur, nous puissions en ce jour, nous aussi fléchir nos genoux devant toi. Que nos langues proclament tes louanges, qu’elles témoignent de ta grandeur. Et qu’avec courage et détermination sur les chemins du Royaume, les yeux fixés sur la croix, nous prenions tous, la route qui mène vers la Jérusalem Céleste.
Amen.