Matthieu 11, 25-27

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Méditation :

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11.25) Fanfaronne-t-elle la hache contre celui qui la brandit ? Est-ce que la scie s’enorgueillit aux dépens de celui qui la tient ? (Isaïe 10.15) Est-ce que la créature, si intelligente aussi soit-elle, est-elle aussi sage et savante que son créateur ? Voilà de quoi méditer sur notre identité de créature, et sur l’identité du créateur. Qu’a-t-il révélé aux tout-petits, que les sages et les savants ignorent ? Pourquoi cacher aux élites de ses créatures, l’essentiel du plan du salut ?

L’homme sage et savant fait bien souvent de tout, une institution. La croyance, la foi, et même la mise en pratique des préceptes, sont devenus institutionnels. Peut-on faire de la grâce de Dieu et des dons de l’Esprit Saint, une institution ? Peut-on faire des dons de Dieu, des charismes, et de sa grâce une entreprise, un bien institutionnel immuable ? N’est-ce pas cela que Jésus reprochait aux Scribes et aux Pharisiens ? N’est-il pas écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même ? Jésus ne dit-il pas que personne ne peut venir à lui si le Père ne l’attire ? (Jn 6.44) Est-ce que cette parole du Christ nie la liberté de notre acte de foi ? Est-ce qu’elle donne raison à ceux qui se plaignent de ne pas avoir la foi, parce que cette grâce ne leur a pas été faite ? Bien sûr que non. On peut être attiré par Dieu et ne pas adhérer à la spiritualité. Bon nombre de chrétiens, malgré l’appel reçu de Dieu, font marche arrière et préfère la vie du monde. Dieu ne s’en offense pas. Sa tristesse fut grande quand les scribes et les pharisiens crucifièrent Jésus. Mais à aucun moment il les fit périr pour étancher une quelconque soif de vengeance.

Dieu nous montre son amour, à travers le don de la vie de son Fils bien-aimé. Et malgré les travers de chacun de nous, chaque jour Dieu fait confiance à l’homme ; Il croit que la créature qu’il a faite à son image et à sa ressemblance, se rebellera contre les forces du mal. Il croit que c’est dans la liberté et l’amour qu’il gagnera son cœur. Et qu’alors il pourra, épouser son âme. La Divinité, la Messianité de Jésus, bien que révélées à tout Israël, resta caché aux yeux des scribes et des pharisiens. Ceux qui se prenaient pour sage et savant, n’ont pas cru que le Fils de Dieu pouvait être charpentier. Un Roi charpentier cela ne s’était jamais vu, un Fils de Dieu charpentier quel folie. Seul les pauvres, les plus démunis, les malades et les pécheurs l’ont accueilli. L’amour s’est fait chair, il est venu au milieu des hommes, mais les hommes ne l’ont pas reconnu.

Seigneur, apprends-nous à te reconnaître, dans chaque moment, à chaque instant de notre vie. Apprends-nous à être témoin de ta présence, des témoins véridique, reconnaissable à l’amour que nous aurons les uns pour les autres, pour la gloire de ton nom.

Amen.