Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.
Méditation :
Même là où la stérilité sévie, Dieu fait naître la vie. Élisabeth ne pouvait donner la vie, car elle était frappée de stérilité. Dieu répandit alors sur elle la fertilité. Au sixième mois de la grossesse d’Élisabeth, nous dit les évangiles, Marie sa cousine, celle qui portait l’enfant Dieu vint à sa rencontre. La salutation de Marie, fit tressaillir l’enfant dans le sein d’Elisabeth. Jean, celui dont le prénom veut dire Dieu fait grâce, reconnu alors la présence de son souverain, dans le sein de Marie, et il fut rempli du Saint Esprit. « C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis. » (Ps 139.13-14)
Jean le Baptiste a vécu, le plus clair de son temps dans le désert. Là où la vie du monde et ses richesses n’existent pas. Jean ne s’est pas laissé intoxiquer par les fastes du monde. Il est dit : « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur. » (Mt 6.21) Jean s’est retiré dans le silence et dans l’hostilité de la nature pour mieux prendre conscience de la mission spirituelle qui lui avait été confié. Quand fut venu le temps, il revint vers la ville annonçant un baptême de repentir. L’homme ne pouvait accueillir son souverain céleste, sans se débarrasser de son orgueil, de ses nombreux péchés. Aplanissez les chemins du Seigneur dans vos cœurs, disait-il. « Dans le livre du prophète Isaïe il est écrit : Voici que j’envoie mon messager devant toi, pour préparer ta route. A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. » (Mc 1.1-5)
Comme Jean, nous sommes appelés à être témoin de la présence de Dieu en ce monde. Tout d’abord en aplanissant les chemins de Dieu dans nos cœurs, et en invitant ceux que nous rencontrons à faire de même. La conduite qui sera la nôtre devant nos frères, sera témoignage ou non de la présence de Jésus dans notre vie. « Oui, nous avons du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. » nous dit Isaïe. « Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois. Il m’a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai. » Témoin de la bonne nouvelle Jésus nous envoie tous, annoncer des temps nouveaux. En effet en chacun de nous sommeille un Jean, un témoin à qui Dieu fait grâce.
Ce témoin c’est chacun de nous, nous sommes invités en ce jour à prendre conscience du projet merveilleux de Dieu pour chacun de nous. « Étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait. Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret. » (Ps 139.14-15) Dieu nous donne l’espérance et la vie, pour que nous soyons des témoins d’espérance et de vie pour tous nos frères du monde.
Amen.