En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »
Méditation
Écoutez, nations, la parole du Seigneur ! Annoncez dans les îles lointaines : « Celui qui dispersa Israël le rassemble, il le garde, comme un berger son troupeau. » (Jr 31.10) Écoutez la parole, recevez-la, méditez-la, qu’elle devienne en vous semence fructueuse. Celui qui écoute la parole de Dieu distraitement, n’entend que les bruits du monde, il ne peut la comprendre, ni l’avoir à demeure en lui. La parole devient alors dérangeante, et inappropriée à sa condition de vie. Il ne voit en elle qu’un frein à sa volonté, à sa vie, que des interdits pour tout ce qui est de ce monde, comme les richesses et les plaisirs charnels. Les ruses du mauvais deviennent alors pour lui, que des incidents ou des accidents de la vie.
Celui qui écoute la parole de Dieu et qui se laisse dominer par la rancœur, la haine et bien d’autre ressentiment, voit la sagesse et la richesse de la parole, mais son cœur endurcit ne l’accueille que pour un court instant. Les évènements malheureux de son existence, comme une carapace va envelopper son cœur, et rien, ni même les conseils de ses proches, ou d’un ami, ne pourront l’atteindre. La parole ne peut grandir en lui, car chaque souvenir, comme un feu détruira les germes de la parole, endurcissant un peu plus son cœur, jusqu’à en vouloir à Dieu pour ses déboires. Chaque nouvelle épreuve, sera pour lui une souffrance, une persécution. Emprisonné dans la colère, il ne sera que destruction pour ses proches et pour lui-même.
Celui qui écoute la parole, soucieux de son image, de son pique-nique qu’il n’a pas terminé de préparer, de sa tenue vestimentaire qu’il va mettre après l’office, ou des affaires fructueuses qu’il pourra réaliser, entend la parole, mais toutes ses facultés intellectuelles trop occupées à mixer, parole de Dieu, soucis, orgueil, médisances, cupidité, travail, etc. se mélangent et finissent par noyer la parole, sous un flot de bien d’autres informations, toutes aussi incompréhensibles les unes que les autres. Celui qui écoute la parole, en faisant taire en lui, les bruits du monde, ses colères, sa haine, son orgueil, son individualisme, les prétentions de son savoir ; la parole de Dieu devient en lui bonne nouvelle du Royaume, il se laisse enseigner par elle, émonder, transformer, il devient alors avec Jésus, héritier du Royaume. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jn 14.23)
Seigneur, rend nous attentif à ta parole. Apprends-nous à écouter, à entendre, à comprendre ta parole. Qu’elle demeure en nous, afin que nous devenions par elle, demeure de Dieu. Seigneur que ta parole soit en nous le témoignage de ta présence vivante en ce monde, espérance de salut pour toute l’humanité. Amen.