Or, voyant les foules, il monta sur la montagne ; et s’étant assis, ses disciples s’approchèrent de lui ; et ouvrant sa bouche, il les enseignait en disant :
Heureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés.
Heureux ceux qui sont doux, parce qu’ils hériteront la terre.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde.
Heureux ceux qui sont purs de cœur, parce qu’ils verront Dieu.
Heureux ceux qui procurent la paix, parce qu’ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, parce que le royaume des cieux est à eux.
Heureux êtes-vous, lorsqu’on vous dira des injures, et qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi.
Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense est grande dans les cieux ;
car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.
Méditation :
« Heureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux. » L’acceptation de soi, sans masque, ni défense, sans désir de briller humainement, est une véritable richesse en Dieu. Liée à la foi, cet esprit de pauvreté, de vérité, cette simplicité, cette lucidité ouvrent, les portes du Royaume. Elle est nécessaire à tous ceux qui avancent vers le Royaume, pour en devenir héritier. Le livre des Proverbes dit à ceux qui veulent apprendre la sagesse : « Ne te fie pas à ta propre intelligence, mais place toute ta confiance dans le Seigneur. Appuie-toi sur lui dans tout ce que tu entreprends et il guidera tes pas » (Pr 3.5-6). Celui qui est pauvre, sans protection, ni mérite, ne s’appuie que sur sa foi, sa confiance est totale en Dieu. De qui pourrait-il dépendre si ce n’est que de Dieu. Il sait que ce qui vient de lui, est peu, voir même insignifiant, mais Dieu ne lui demande rien, si ce n’est que de s’en remettre à son infini miséricorde.
Notre conception de la foi et de la religion est parfois, un paravent pour nous cacher de Dieu, des autres et de nous-mêmes. Heureux sont ceux qui ont cet esprit de simplicité nous dit Jésus, et qui acceptent librement de se reconnaître tels qu’ils sont. A travers les béatitudes, Jésus nous enseigne à être don de nous-même, à ne pas s’inquiéter, mais à faire confiance à Dieu le Père, qui sait ce dont chacun de nous a besoin. « Rechercher le Royaume, nous dit Jésus (un Royaume qui appartient aux pauvres) et le reste vous sera donné en surcroit. » (Mt 6.25-34) Combien d’hommes et de femmes altruistes, ont su touché le cœur de Dieu par le don de leur vie au plus démunis. « Heureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde. »
Heureux les doux, Heureux ceux qui pleurent, Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, pauvreté du cœur de l’homme qui met sa foi et son espérance en Dieu. Abraham quitta son pays, sa famille, la maison de son père, pour atteindre la terre promise. Nous, il nous faut accepter la pauvreté, le dépouillement de soi, et vivre de notre seule foi, en la promesse du christ pour être cohéritier avec lui du Royaume. Dans notre société, celui qui est doux passe bien souvent pour un faible. Que nous dit les écritures ; « Ne t’enflamme pas contre les méchants … compte sur le Seigneur et agis bien pour demeurer dans le pays et paître en sécurité … compte sur lui, il agira … reste calme près du Seigneur et espère en lui, laisse la colère, abandonne la fureur ». (Ps 37) Dieu nous met en garde, nous invite à la vigilance, contre toute colère, violence, injustice car nous ferions, à notre tour, nous aussi, le mal que nous dénonçons, notre agir serait alors mauvais et ne reflèterait en rien l’agir et la bonté de Dieu.
Seigneur, toi qui sondes les cœurs et les reins, tu connais la pauvreté de cœur de chacun de nous. Il nous est plus facile, au plus fort de l’épreuve de baisser les bras, que de porter notre croix fièrement. Malgré ton soutien indéfectible, il nous arrive souvent de déposer notre croix, pour nous encombrer d’une croix encore plus lourde celle des plaisirs et de la luxure de ce monde. En ce jour Père éternel, affermi notre foi, notre détermination à rejeter le mal et tout ce qui conduit au mal, afin que revêtu de ta douceur et de ton humilité, nous puissions avec tous nos frères et sœur de ce monde, franchir les portes de la Jérusalem céleste, pour vivre dans ton éternité auprès de notre frère et Roi bien-aimé, Jésus.
Amen.