Marc 14. 3-9

Une femme met du parfum sur la tête de Jésus

Jésus se trouvait à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux. Pendant qu’il était à table, une femme entra, avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle lui versa le parfum sur la tête. Or, de leur côté, quelques-uns s’indignaient : « À quoi bon gaspiller ce parfum ? On aurait pu, en effet, le vendre pour plus de trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données aux pauvres. » Et ils la rudoyaient. Mais Jésus leur dit : « Laissez-la ! Pourquoi la tourmenter ? Il est beau, le geste qu’elle a fait envers moi. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Ce qu’elle pouvait faire, elle l’a fait. D’avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement. Amen, je vous le dis : partout où l’Évangile sera proclamé – dans le monde entier, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. »

Méditation :

Jésus, sait que les Pharisiens le cherchent activement, afin de le faire mourir. Les prodiges qu’il a réalisé, le miracle de la résurrection de Lazare, on convaincu les chefs des prêtres qu’ils leurs faut, le retrancher du peuple, si ils ne veulent pas perdre le contrôle sur ce dernier. Confiant en Dieu le Père, Jésus accepte la coupe à venir, le prix de sa propre vie. Il nous invite comme lui, à ne pas avoir peur de l’épreuve, car elle est salutaire.

Aucun de ceux qui l’accompagnaient ne pouvait croire qu’on puisse le crucifié. Deux de ses disciples disait même en rentrant chez eux vers Emmaüs : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. » (Lc 24.21) Dans la maison de Lazare, personne ne soupçonnait le drame à venir. Celui qu’il vénérait comme le Messie, allait être humilié, frappé à mort et crucifié à cause du péché des hommes et le salut de leurs âmes. Rappelons-nous du Larron en croix, il disait à son compagnon d’infortune : « Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. » (Lc 23.41)

Ces évènements, bien qu’ils nous paraissent lointains, nous concernent nous aussi aujourd’hui. Ne parfumons-nous pas de nos louanges Jésus, pour ensuite maugréer contre lui quelques minutes plus tard, au motif qu’il ne nous a pas accordé ce que nous lui avions demandé ? La fête que nous appelons communément fête des Rameaux, (l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem) montre bien que l’homme oublie très vite, celui que la veille même, il glorifiait de ses louanges. Ce même peuple qui criait : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! » Criait quelques jours plus tard : « crucifié-le. » N’en est-il pas de même pour nous, nous qui recevons les bienfaits et les multiples grâces de Jésus. Un jour nous scandons son nom, en chantant ses louanges, et le lendemain nous le crucifions à travers un frère, en détruisant sa notoriété par des calomnies, des insultes et bien d’autres maux destructeurs. Ou en maugréant contre Dieu pour sa lenteur à faire notre volonté.

Jésus nous a commandé de nous aimer les uns les autres, comme lui-même nous a aimés, mettons-nous en pratique ce précepte ? Nous pouvons le dire franchement : Non ! Voilà que ce commandement qui est peu mis en pratique, est la clef des portes de la Jérusalem céleste. L’amour humain, il est vrai, à ses limites. Mais rien ne nous empêche de le faire grandir, quand nous en avons pris conscience. Il attend reconnaissance en toutes choses et s’en trouve déçu quand il n’en reçoit pas, parce qu’il n’est pas don de lui-même. L’amour du Christ, Lui, il est désintéressé, Il trouve sa plénitude dans le don de soi-même pour l’autre. Apprenons nous aussi, à nous mettre à l’école du Maître. Car c’est en cela que l’on reconnaitra, que nous sommes ses disciples.

Amen.