En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra. »
Méditation :
« Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc adroits comme les serpents, et candides comme les colombes. » Que veut nous dire Jésus, par cette parabole ? La brebis devant le loup perd tous ses moyens, comment peut-il être adroit, ou même candide, alors que la peur l’envahit ? Dans le monde, le chrétien qui vit par l’Esprit, s’adapte adroitement, sans s’éloigner du Christ et de ses préceptes pour ne pas devenir loup lui-même. Pour cela, Jésus nous invite, à la méditation pour une conversion quotidienne, que sur les chemins du monde, nous puissions discerner clairement celui qui mène au Royaume. Adroitement, avec discernement nous devrons nous remettre en question. Comme le serpent, qui change de peau afin de passer inaperçu, nous nous sommes invités à nous débarrasser du vieil homme, pour renaître à la vie dans le Christ, et être visible aux yeux de tous. Image et ressemblance de Dieu ! Mettre en pratique la créativité de Dieu, savoir comme le serpent se fondre dans chaque paysage, sans pour autant l’épouser. Notre témoignage aura à traverser différent courant de pensée, et il nous sera nécessaire de l’adapter sans le corrompre à chaque milieu rencontré. Comme la colombe, soyez candide, simple. La simplicité, du message permettra une vraie réception, et une plus grande compréhension de la bonne nouvelle.
Jésus nous invite à la vigilance, l’adversaire rôde, comme un loup il cherche à dévorer, à détruire. Non pas notre chair, mais notre âme afin de l’éloigner de Dieu. L’intelligence et la subtilité du Démon, cherchent à diviser l’homme en lui-même. Rendre l’homme vulnérable par la calomnie, l’humiliation, l’exclusion au sein même de sa propre communauté. Individualiser l’être humain, l’enorgueillir, le pétrir d’égocentrisme, afin de créer une société divisée, disloquée. Le prophète Osée nous invite à la supplication ; « Enlève toutes les fautes, et accepte une belle offrande : au lieu de taureaux, nous t’offrons en sacrifice les paroles de nos lèvres. » (Os 14.2-3) Le Psalmiste nous exhorte à la repentance ; « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. » Jésus nous montre sa fidélité et nous invite à ne pas avoir peur ; « Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. »
Quand viendra le Paraclet, que je vous enverrai d’auprès du Père, l’esprit de vérité qui procède du Père, il me rendra témoignage. » (Jn 14.16) « Le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, c’est Lui qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit » (Jn 14.26). « Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. » Quand avons-nous fait confiance au paraclet, quand avons-nous utilisé sa présence pour être artisan de paix, messager de la bonne nouvelle ? Persévérez nous dit Jésus, convertissez-vous, remettez–vous en question quotidiennement par la méditation, la prière, la sainte parole, l’eucharistie. Vous n’aurez pas fini d’explorer mon chemin, de fuir quand c’est nécessaire, de vous cacher devant la tempête, de courber devant la violence du vent de l’adversaire, rien ne vous fera rompre, si vous « demeurez en moi, comme je demeure en vous. Vous porterez du fruit en abondance. » (Jn 15.5) Témoignage de la présence de Dieu en l’homme.
C’est aujourd’hui que Jésus nous envoie, avec pour seul bagage sa grâce. « Ma grâce te suffit, dit Jésus à chacun de nous, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. (2 Cor 12.9) » Oserons nous croire que comme lui nous vaincrons le monde, ou préfèrerons-nous les promesses éphémères d’un monde appelé à passer ? Seigneur nous nous sentons si vulnérable, que chaque pas au milieu des loups nous remplit d’effroi. Donne-nous la plénitude de ton Esprit, pour annoncer avec audace la bonne nouvelle du salut à toute l’humanité. Pour qu’avec elle, nous puissions au jour fixé par toi, nous réjouir dans ton éternité.
Amen.