Alors les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
À ces mots, ils furent tout étonnés. Ils le laissèrent et s’en allèrent.
Méditation
Le désir de détruire ce que Dieu voulait construire, montre bien que l’homme ne cherche pas la volonté de Dieu, mais bien la sienne. Convaincu que Jésus, dit vrai et qu’il enseigne le chemin de Dieu, les pharisiens et les docteurs de la loi, vont par la flatterie et l’hypocrisie, essayer de confondre Jésus devant le peuple. Pourtant d’après leur propre avis : « tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. » Ils vont quand même essayer de le piéger pour le discréditer aux yeux de la loi et des juifs. Peut-on prendre à défaut la perfection fait homme ? Toutes les manigances et tous les pièges tendus se sont soldés par des échecs, car le moment n’était pas venu pour eux de mettre à mort.
Comme persiste le mal sur le chemin qui mène au royaume, les juifs persistèrent dans leurs desseins de destruction de la vérité. Jésus qui est lumière, va révéler les plans ténébreux de ceux qui occupent les plus hautes fonctions religieuses. Il va mettre en évidence l’hypocrisie de ces derniers et les dénoncer. « Hypocrites ! Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? » Cette question est aussi pour nous aujourd’hui ! « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » S’agissant de nous, on pourrait dire, rendez au monde ce qui est au monde, et à Dieu ce qui est à Dieu. Jésus ne peut pas dire mieux ! Il n’y a pas de commune mesure entre Dieu et César, entre les œuvres de Dieu et les œuvres de César. Tout comme, il n’y a pas de commune mesure entre les œuvres de Dieu et les œuvres des hommes.
Est-il permis ? Cette question, nous ramène à l’observance de la Loi elle-même. Ne sommes-nous pas marqués du sceau de Dieu, le Saint Esprit ? La création tout entière n’est-elle pas marquée par sa présence et sa puissance ? Ce que nous devons lui rendre, n’est-ce pas nous-même ? Il est important que l’homme comprenne, qu’Il est le créateur et lui la créature ! Le message de Jésus est clair : Si l’image qu’il y a sur la pièce de monnaie est César, alors la pièce appartient à César. De même, si les hommes sont à l’image de Dieu, cela veut dire que nous lui appartenons, et que nous devons cesser toutes œuvres ténébreuses.
Par notre foi et notre adhésion à Jésus, nous sommes devenus enfants de Dieu, image et ressemblance du Père, et du Fils. Nous sommes devenus chrétiens, témoin de la vérité et nous sommes appelés à agir en tout situation, comme Jésus, avec amour, et miséricorde envers notre prochain. Être chrétien, c’est témoigner de sa foi, et de son espérance en Christ, aux autres, leur donner le goût de croire et d’espérer. Augustin d’Hippone disait : « De même que César cherche son image sur une pièce de monnaie, Dieu cherche son image en ton âme. » Ce qui nous différencie de César, c’est que César cherchait sa gloire en l’homme, alors que nous, nous cherchons notre gloire en Dieu, pour rayonner de sa gloire au milieu des hommes. Prenons bien conscience, l’image de César est sur une pièce de monnaie, alors que l’image de Dieu est en nous.
Seigneur, que cette image de toi que nous sommes, puisse en ce jour être visible pour tous nos frères et sœurs de ce monde. Afin qu’attirer par ta présence en nous, ils se mettent eux aussi en route vers les portes du Royaume. Amen.