Luc 18, 1-8

« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Méditation :

Pour bon nombre de chrétiens, la justice de Dieu est le rétablissement de leurs droits lors d’un litige. L’homme n’a-t-il pas édicté des lois et mis des juges afin de régler les différends qui les divisent ? « Qui m’a établi pour être votre juge ou régler vos partages ? » (Lc 12.14) La justice de Dieu frères et sœurs, n’est pas de régler nos différents juridiques ou de veiller à l’équité de nos partages. La justice de Dieu, c’est l’ajustement de l’homme à Dieu, le rendre juste et bon comme Dieu, l’apprendre à aimer à l’image de Dieu. Celui qui aime respecte l’autre, et n’a pas d’adversaire. La justice de Dieu n’est-elle pas de prodiguer l’Amour ? Pour que la justice des hommes soit rendue équitablement, ne lui faut-il pas, être rendu à la lumière de la justice de Dieu ?

Nous devrions nous questionner plus souvent sur l’inconscience ou la conscience de nos actes. "L’homme est-il totalement responsable de ses actes ? Ou bien, la fragilité, la faiblesse humaine étant ce qu’elles sont, sa responsabilité n’est-elle que partielle ?" Si l’homme, conscient de ses responsabilités, fait sciemment le mal, il s’expose alors lui-même, à sa propre destruction. Dieu malgré sa toute puissance, ne peut sauver l’homme sans le concours de l’homme.

La parabole nous dit que la persévérance de la veuve, provoqua la lassitude et l’ennuie du juge, qui finit par lui faire justice. La parole de Dieu, nous dit ; "Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint Esprit à ceux qui le lui demandent." (Lc 11.13) La justice humaine, juge humainement, avec ses qualités et ses faiblesses, cherchant l’équité, mais jamais à l’abri de l’erreur. Dieu lui juge avec justice, en ajustant tous les hommes de bonne volonté, à sa volonté. Ajuster, rendre juste, changer l’attitude, modifier l’image afin de la conduire à la véritable ressemblance, véhiculer l’amour, voilà la vraie justice de Dieu.

Les prisons du monde, sont pleins de gens qui désirent changer, mais bien souvent ils sont rattrapés par les réalités du monde, chômage, galère, épreuve de toute sorte et retombent dans leurs travers quel que soit la justice rendue humainement. L’homme attend de la justice un verdict, culpabilité ou innocence. Dieu attend de l’homme la conversion, la fraternité, la fidélité, l’amour, le respect de l’autre. Dieu attend que l’homme coupable, s’innocente en s’ajustant à lui. La foi doit être accompagnée de la substance essentielle à la transformation de l’homme l’Amour !

Le verdict des hommes, a rendu coupable, le plus juste des juste, l’Agneau de Dieu, qui en portant nos péchés, s’est fait péché pour tous les hommes. L’amour de Dieu le Père à innocenter l’homme par le sang innocent de son Fils bien-aimé, versé sur la croix. L’amour de Dieu le Père à racheter l’homme par son Fils crucifié. L’amour de Dieu le Père à purifier l’homme, par le sang et l’eau qui coule du cœur transpercé, par la lance de nos péchés. L’amour de Dieu le Père a donné aux hommes l’éternité, en son Fils ressuscité.

Amen.