En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Méditation
Bon nombre de chrétiens, attribue à la justice de Dieu, une action punitive, et qui s’apparente à celle des hommes lors d’un délit. L’interrogation que nous adresse Jésus en ce jour, nous montre combien l’homme et ignorant des us et coutumes du Royaume. L’homme n’a-t-il pas édicté des lois et mis des juges afin de régler les différends qui les divisent ? « Qui m’a établi pour être votre juge ou régler vos partages ? » (Lc 12.14) Nous dit Jésus.
La justice de Dieu, n’est pas de régler nos différents juridiques ou de veiller à l’équité de nos partages. La justice de Dieu est d’ajuster l’homme à Lui. De le rendre juste et bon, de l’apprendre à aimer à l’image et à la ressemblance de Dieu. Celui qui aime respecte l’autre, et ne fait la guerre à personne. La justice de Dieu conduit à l’Amour, Alors que la justice des hommes même équitablement rendue, laisse bien souvent un goût d’amertume.
Nous devrons examiner plus souvent l’inconscience ou la conscience de nos actes. « L’homme est-il totalement responsable de ses actes ? Ou bien, la fragilité, la faiblesse humaine étant ce qu’elles sont, sa responsabilité n’est-elle que partielle ? » Si l’homme, conscient de ses responsabilités, fait sciemment le mal, il s’expose alors lui-même, à sa propre destruction. Dieu malgré sa toute-puissance, ne peut sauver l’homme sans le concours de l’homme.
La parabole nous dit que la persévérance de la veuve, provoqua la lassitude et l’ennuie du juge, qui finit par lui faire justice. « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint Esprit à ceux qui le lui demandent." (Lc 11.13) Nous voyons ici l’expression même de la miséricorde de Dieu. La justice humaine, juge humainement, avec ses qualités et ses faiblesses, cherchant l’équité, mais jamais à l’abri de l’erreur. Dieu lui juge avec justice en ajustant à Lui, tous les hommes de bonne volonté. Ajuster, rendre juste, changer l’attitude, modifier l’image afin de la conduire à la véritable ressemblance, véhiculer l’amour, voilà la vraie justice de Dieu.
Les prisons du monde, sont pleines de gens qui désirent changer, mais bien souvent ils sont rattrapés par les réalités du monde. Le chômage, les épreuves de toute sorte, les font parfois retombé dans leurs travers. L’homme attend de la justice un verdict, coupable ou innocent. Dieu lui, attend de l’homme une conversion véritable. Enclin à la fraternité, à la fidélité, à l’amour, et au respect de l’autre. Dieu attend que l’homme même coupable, s’innocente en s’ajustant à lui. Transfiguré par une substance essentielle à la transformation de l’homme, l’Amour !
Le verdict des hommes, a déclaré coupable, le plus juste des justes. Par nos péchés portés à la croix, Jésus bien que n’ayant jamais péché, s’est fait péché pour tous les hommes. L’amour de Dieu le Père, à innocenter par le sang innocent de son Fils bien-aimé, l’homme. L’amour de Dieu le Père à racheter par son Fils crucifié chacun de nous. L’amour de Dieu le Père à purifier par le sang et l’eau qui coule du cœur transpercé du Fils, tous ceux qui croiront en Lui. L’amour de Dieu le Père donne aux hommes, l’éternité en Jésus Christ ressuscité. Amen.