Il n’avait pas fini de parler que Judas, l’un des Douze, survint, accompagné d’une troupe nombreuse armée d’épées et de gourdins. Cette troupe était envoyée par les chefs des prêtres et les responsables du peuple. Le traître avait convenu avec eux d’un signe en disant : Celui que j’embrasserai, c’est lui, saisissez-vous de lui.Aussitôt, il se dirigea vers Jésus et lui dit : Bonsoir, Maître ! Et il l’embrassa. – Mon ami, lui dit Jésus, ce que tu es venu faire ici, fais-le ! Alors les autres s’avancèrent et, mettant la main sur Jésus, ils se saisirent de lui. A ce moment, l’un des compagnons de Jésus porta la main à son épée, la dégaina, en frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l’oreille. Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui se serviront de l’épée mourront par l’épée. Penses-tu donc que je ne pourrais pas faire appel à mon Père ? A l’instant même, il enverrait des dizaines de milliers d’anges à mon secours. Mais alors, comment les Ecritures, qui annoncent que tout doit se passer ainsi, s’accompliraient-elles ? Là-dessus, Jésus dit à la troupe : Me prenez-vous pour un bandit, pour que vous soyez venus en force avec épées et gourdins afin de vous emparer de moi ? J’étais assis chaque jour dans la cour du Temple pour donner mon enseignement et vous ne m’avez pas arrêté ! Mais tout ceci est arrivé pour que les écrits des prophètes s’accomplissent. Alors tous les disciples l’abandonnèrent et prirent la fuite.
Méditation
Jésus sait qu’il va être livré, l’émotion est à son comble. Nous le voyons bien nous même dans notre quotidien, quand un évènement majeur nous arrive, notre cœur s’accélère et selon la gravité l’angoisse nous assaille. Les disciples réunis au jardin de Gethsémani, ne se doutaient aucunement des évènements dramatiques à venir. Jésus lui, savait que l’heure venait. Judas connaissait l’endroit, il y était venu souvent avec Jésus. Quand nous agissons mal, le mal être s’installe en nous, nous ne sommes pas bien dans notre peau. Judas devait ressentir ce malaise lier à la trahison, mais il s’était engagé et puis les soldats qui l’entouraient lui donnait le courage d’aller jusqu’au bout de sa mauvaise action. Cela nous rappelle à nous aussi certainement, des moments où, encouragé par d’autres nous nous sommes laissé aller à des faits délictueux.
Sentiment enivrant quand en nous la haine, nous persuade que la destruction de l’autre est nécessaire, vitale. Tout ce qui est négatif, humiliant, même les plus vieilles blessures refont leur apparition, nous justifiant dans nos mauvaises actions. Ceux qui souhaitaient la chute de Jésus, veulent le voir accablé, désorienté, près a se dénoncer comme un imposteur. Aussi l’humiliation, l’arrestation, le procès dérisoire, les insultes des soldats, la flagellation et le couronnement d’épines, montrent un roi déchu. Comment croire en l’homme démunis qu’ils tiennent entre leurs mains ? Quand le désir de détruire envahi notre cœur, même les bienfaits reçus disparaissent de notre mémoire. L’écriture le dit : « Tout le sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus, pour le faire mourir. » Le juste des justes subissait l’injustice, Lui qui était venu établir la justice du Royaume, pour que tous les hommes soient sauvés.
A Simon Pierre qui brandissait son épée Jésus dit : « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui se serviront de l’épée mourront par l’épée. » Jésus aurait pu demander au Père d’envoyer une multitude d’anges pour le défendre, mais c’est la miséricorde qu’il désire, car le Royaume des cieux ne peut appartenir à ceux qui usent de violence, et qui accepte le meurtre des enfants de Dieu. Amen