Et il arriva, quand Jésus eut achevé tous ces discours, qu’il dit à ses disciples : Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et le fils de l’homme est livré pour être crucifié.
Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple s’assemblèrent dans le palais du souverain sacrificateur, nommé Caïphe, et délibérèrent ensemble de se saisir de Jésus par ruse, et de le faire mourir. Mais ils disaient : Que ce ne soit pas pendant la fête, de peur qu’il n’y ait du tumulte parmi le peuple.
Et Jésus étant à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, ayant un vase d’albâtre plein d’un parfum de grand prix, et elle le répandit sur sa tête pendant qu’il était à table. Or les disciples voyant cela, en furent indignés, et dirent : Pourquoi cette perte ? Car cela pouvait être vendu bien cher, et donné aux pauvres. Mais Jésus le sachant, leur dit : Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Car c’est une bonne œuvre qu’elle a faite à mon égard. Car vous avez toujours les pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours. Car en répandant ce parfum sur mon corps, elle a agi en vue de ma sépulture. En vérité je vous le dis, en quelque endroit que cet Evangile du royaume soit prêché dans le monde entier, ce qu’elle a fait sera aussi raconté en mémoire d’elle.
Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariot, s’en étant allé vers les principaux sacrificateurs, leur dit : Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? Et ils lui payèrent trente pièces d’argent. Et dès lors il cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Méditation
« Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Sans le savoir, les disciples et les amis de Jésus préparaient son départ. Marie, la sœur de Marthe, « pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux. » Pourquoi le parfumer maintenant ? Bien que l’embaumement soit pour les juifs une tradition après la mort, Marie avant même que Jésus ne soit mort, inconsciemment réalise les prémices de la résurrection à venir du Christ de Dieu.
Aucun de ceux qui l’accompagnaient ne croyait en sa crucifixion et encore moins en sa mort. D’ailleurs deux de ses disciples disait en allant vers Emmaüs : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. (Lc 24.21) le Larron en croix, lui, disait à son compagnon d’infortune : « Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci, en parlant de Jésus, n’a rien fait de mal. Même dans la maison de Lazare, personne ne soupçonnait le drame à venir. Pourtant Jésus ne l’avait cachée à personne que le fils de l’homme devait mourir et ressuscité le troisième jour. Celui qu’il vénérait comme le Messie, allait être humilié, frappé à mort et crucifié à cause du péché des hommes et pour le salut de leurs âmes.
Ces évènements, bien que deux mille ans soit passé, ne sont pas si lointains. Ne parfumons-nous pas aujourd’hui de nos louanges Jésus, pour ensuite maugréer contre lui quelques minutes plus tard, au motif qu’il ne nous a pas accordé ce que nous lui avions demandé ? Le récit, de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem montre bien que l’homme oublie très vite les bienfaits reçus. Celui que la veille même les hommes glorifiaient de leurs louanges, réclamaient sa mise en croix le lendemain. Cette même foule qui la veille criait : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! » quelques jours plus tard, criait :"crucifié-le."
N’en est-il pas de même pour nous aujourd’hui, malgré les faveurs et les multiples grâces reçus de Jésus. Un jour nous scandons son nom, en chantant ses louanges, et le lendemain nous le crucifions, à travers un frère, en détruisant sa notoriété par des calomnies, des insultes et bien d’autres maux destructeurs. Alors que Jésus lui-même disait à propos de ceux qui croiront en Lui : « On vous reconnaîtra à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13.35) Voilà un commandement bien difficile à mettre en pratique ! L’amour humain nous devons en prendre conscience, à ses limites. Il attend reconnaissance, en toutes choses. L’amour du Christ, désintéressé trouve sa plénitude dans le don de soi-même pour l’autre. Saurons-nous aimer comme lui ?
Seigneur, en ce jour un nouveau pas a été franchi. Ton soutien à chaque fois que nous tombons, nous est précieux et réconfortant. Soit en nous force nouvelle sur le chemin qui mène au Royaume, nous t’en prions. Amen.