A ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui demandèrent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Alors Jésus appela un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : Vraiment, je vous l’assure : si vous ne changez pas et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi le plus grand dans le royaume des cieux est celui qui s’abaisse comme cet enfant, et celui qui accueille, en mon nom, un enfant comme celui-ci, m’accueille moi-même. Si quelqu’un devait causer la chute de l’un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux qu’on lui attache au cou une de ces pierres de meule que font tourner les ânes, et qu’on le précipite au fond du lac. Quel malheur pour le monde qu’il y ait tant d’occasions de chute ! Il est inévitable qu’il y en ait, mais malheur à celui qui crée de telles occasions. Si ta main ou ton pied causent ta chute, coupe-les, et jette-les au loin. Car il vaut mieux pour toi entrer dans la vie avec une seule main ou un seul pied que de garder tes deux mains ou tes deux pieds et d’être jeté dans le feu éternel. Si ton œil cause ta chute, arrache-le et jette-le au loin, car il vaut mieux pour toi entrer dans la vie avec un seul œil, que de conserver tes deux yeux et d’être jeté dans le feu de l’enfer. Faites attention ! Ne méprisez pas un seul de ces petits ; je vous l’assure : leurs anges dans le ciel se tiennent constamment en présence de mon Père céleste.
Méditation
En cherchant à connaître le rang que nous pourrions occuper auprès de Dieu, nous nous privons de la connaissance des réalités de la vie du Royaume. Aussi, à la question des disciples, Jésus va prendre pour exemple, la simplicité, la candeur, l’innocence d’un enfant, pour décrire ce que Dieu attend des hommes. « Celui qui se fera petit comme cet enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux. » Les disciples, comme tous les Juifs, n’avaient à l’égard du royaume que des pensées de gloire et de grandeur charnelles, cela, malgré l’abaissement dans lequel le roi, le Messie, était venu. Aussi le Seigneur leur enseigne ce qui doit caractériser ceux qui lui appartiendront, avant son établissement dans la gloire.
Pourquoi nous fait-il donc chercher à faire du Royaume, une réplique du monde dans lequel nous vivons ? L’homme en cherchant égoïstement sa volonté et son bien-être, est prêt si besoin est, à débarrasser la terre et la mer, de tout ce qui encombre le moindre de ses mouvements, le moindre de ses désirs ou de ses loisirs. La notion de grandeur s’exprime chez l’homme, par un besoin de pouvoir, de domination, de suprématie. L’homme ne veut pas seulement être une créature, il veut être le créateur. C’est en écoutant Satan que l’homme s’est détourné de Dieu : « Dieu sait bien que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, choisissant vous-mêmes entre le bien et le mal. » (Gn 3.5)
L’image de l’enfant n’exprime en aucun cas une petitesse, ou un manque de savoir, mais tout simplement la vie qui grandit pour atteindre la maturité et l’indépendance nécessaire à l’épanouissement de l’homme. Dieu veut que l’homme soit responsable et qu’il agisse de façon responsable. Comme un Père bienveillant, et exemplaire il nous recommande d’agir comme Lui. « Gardez-vous, nous dit-il, de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. » Aucun de nos frères ici-bas, ne doit souffrir d’être rejeté, humilié, calomnié.
Jésus nous invite à avoir le même comportement que celui de Dieu notre Père à l’égard de tous nos frères et sœurs en ce monde. « Le Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. » Qu’aucun de nos frères ne se perde à cause de nous, ou ne s’égare. (Mc 9.42) Comme des bons bergers, Il nous invite à rechercher des brebis égarées, pour les ramener dans les verts pâturages de Dieu, qui sont : communion fraternelle, réconciliation, rassemblement eucharistique, temps de louange et d’action de grâce. Il nous convie par le témoignage de notre vie, à montrer au monde et à ceux qui vivent dans le monde, que la présence du berger éternel est en nous. C’est ainsi que nous ramènerons vers Dieu notre Père, tous ceux qui se sont égarées. Amen.