À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant même la création du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »
Méditation
« Que tous, ils soient un, comme toi Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Cette exhortation ne concernait pas seulement les disciples de jadis, elle nous concerne nous aussi, nous, les disciples de ce siècle. Jésus nous montre bien ici, qu’il prie aussi pour les générations à venir « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. »
Cette recommandation à vivre l’unité ne doit pas être seulement une attitude, mais une mise en pratique du précepte de l’amour, qui conduit à une véritable fraternité preuve de notre appartenance et de notre foi en Christ. « C’est par l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra comme mes disciples. » (Jn 13.35) Ce n’est pas par la prière, ni par une liturgie bien soignée, bien qu’elles soient utiles à notre épanouissement spirituel, qu’on verra notre appartenance à Christ. Mais à travers l’amour que nous dispenserons, que serons reconnus comme des disciples authentiques du Christ. La communion fraternelle, ne l’oublions pas, est le lieu de la présence du Christ ressuscité. « Deux ou trois réunis en mon nom, et je suis là au milieu d’eux. » (Mt 18.20)
Le Seigneur va au plus profond dans sa pensée, qu’une simple conception : « Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » Jésus ne prie pas seulement pour que nous puissions nous accepter, il prie pour que notre unité soit parfaite, et que par les actes qui en découlent, tous sachent que c’est l’œuvre du Christ et qu’il vient du Père de toutes miséricordes. Jésus nous guide vers cet amour trinitaire qui l’unit au Père, et au Saint Esprit. Un amour parfait, où chacun est don de soi. Il est essentiel de vouloir être don de soi pour les autres, cependant avant de pouvoir se donner aux autres, il nous faut savoir nous donner à Dieu. Nous ne pourrons jamais donner plus que ce que nous sommes. Ce n’est pas le « faire », mais bien « l’être » qui importe ! Si l’être n’est pas transformé par Dieu, il ne peut être image et ressemblance du Christ, don par excellence de Dieu.
Frères bien-aimés, en ce jour prions pour l’unité des chrétiens. Prions pour que nos différences deviennent des richesses, qui misent en commun, permettront le discernement et la visibilité du Christ en chacun. Ainsi tous les hommes de toute race et de toutes nations, se joindrons à nous dans un seul et véritable amour, celui Jésus le Christ notre Seigneur. Amen.