Quelques jours avant la Pâque, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dits : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. »

Méditation :

« Chacun doit donner comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte ; car Dieu aime celui qui donne joyeusement. » « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20.35) L’individualisme, l’égoïsme, ne sommeille plus dans le cœur de l’homme d’aujourd’hui, il agit et entraîne notre société à vivre une culture de l’éphémère. Le monde et ses fastes, envahi progressivement le cœur de l’homme, afin de le détourner de Dieu. L’esprit du monde affaiblit notre tendance intérieure au don désintéressé de soi, aux autres, et nous pousse à satisfaire nos propres intérêts particuliers. Le désir d’accumuler des biens se fait toujours plus pressant. Il est évidemment naturel et juste que chacun, grâce à ses talents personnels et à son travail, obtienne ce dont il a besoin pour vivre, mais le désir exagéré de posséder empêche les créatures humaines que nous sommes, de s’ouvrir au Créateur et à ses semblables. Les paroles de Paul à Timothée ont la même valeur aujourd’hui, qu’elles avaient hier : « La racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes des tourments sans nombre » (1 Tm 6.10).

Jésus, nous invite à mourir en nous-même afin de porter du fruit. : « Amen, amen, je vous le dits : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. » La vie qui existe dans le grain de blé, ne meurt pas. Elle se débarrasse tout simplement de l’enveloppe qui l’étouffe et qui l’empêche de grandir à nouveau pour porter du fruit. Il en est de même pour chacun de nous, en nous est la vie, notre chair imprégné de toute sorte de faiblesse, nous entraîne vers la mort de la vie intérieur. Jésus nous invite à faire grandir cette vie intérieure de l’Esprit, afin que la chair ne puisse plus nous corrompre et faire de nous des créatures stériles de toute présence de Dieu.

Faire mourir en nous le vieil homme, c’est nous débarrasser de tout ce qui encombre notre vie spirituelle et l’empêche de porter du fruit. Il est probable qu’en chassant le naturel, il revient au galop. Mais c’est dans la persévérance et la prière, que nous pourrons faire mourir en nous le vieil homme, et porter du fruit en abondance. Les fruits qui caractérisent l’homme nouveau, le don de soi, l’amour de Dieu et du prochain, la joie, la patience, le pardon, le désir de servir Dieu en proclamant la bonne nouvelle. « Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » Nous dit Jésus.

En ce jour, désirons au plus profond de nous, voir germer cette vie nouvelle. Débarrassons-nous du fardeau du vieil homme, afin de naître à nouveau et porter du fruit en abondance. Que les fruits de la créature nouvelle que nous serons devenus, encourage tous nos frères du monde à désirer le Royaume, éternité de vie en Dieu le Père.