Partis de là, ils traversaient la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Méditation :
« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Jésus nous appelle à l’humilité la plus totale. Ce monde cours après les prouesses de toutes sortes, où seuls les mérites du savoir, et les richesses financières et matérielles font fureur de nos jours. Qui en ce monde est prêt à faire don de lui-même, et serviteur de tous ? Dans notre humanité, ce serait plutôt la tentation d’asservir tous ceux qui pourraient être don d’eux même ? Très peu sont admiratifs devant ceux qui sont serviable, et plein d’attention pour son prochain. En nous invitant à méditer sur nos aspirations de grandeur, de pouvoir, de richesses, Jésus nous invite à prendre conscience de toutes les difficultés qu’elles engendrent.
Pour Jacques, elles sont source de « jalousies et de rivalités qui mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. » (Jc 3.16-4) L’humilité de Jésus, sa promptitude à servir, n’ont pas convaincu les scribes et les pharisiens de sa Messianité. Ils refusaient l’évidence même, par cupidité, orgueil, égoïsme, soif de pouvoir. En n’accueillant pas Jésus, c’est Dieu lui-même qu’il n’accueillait pas.
Elle est dérangeante la sagesse de Dieu pour ceux qui vive de rapine, de calomnie, d’adultère, de violence, de débauche, de luxure. « La sagesse qui vient de Dieu est d’abord droiture, et par suite elle est paix, tolérance, compréhension ; elle est pleine de miséricorde et féconde en bienfaits, sans partialité et sans hypocrisie. C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. » Voilà pourquoi elle nous dérange, voilà pourquoi le Christ dérange. Il ne dérange pas seulement ceux qui ont du mal à croire, les sceptiques, les biens pensants, les orgueilleux. Le Christ parfois, dérange même les chrétiens que nous sommes, notamment ceux qui veulent faire la volonté de Dieu en commençant par faire la leur. Qui oserait dire que le Christ au moins une fois dans sa vie n’a pas été dérangeant pour lui, alors qu’il allait commettre le mal ? Qui oserait dire qu’il n’est pas pécheur, qu’il n’a jamais offensé et contristé l’Esprit de Dieu qui vit en lui ?
Toute personne que nous accueillerons avec amour, c’est le Christ lui-même que nous accueillerons. Celui qui s’abaisse sera élevé, de même celui qui vit dans l’humilité, au service des hommes sera reconnu grand et le premier aux yeux de Dieu. Ainsi est la parole de Dieu : « Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ne m’accueille pas moi, mais Celui qui m’a envoyé. »
Seigneur, fait de nous une terre d’accueil en ce jour, pour que par notre vie soit glorifié ton nom et celui qui t’a envoyé, Dieu notre Père.
Amen.