Mardi 18 janvier 2011

Marc 2, 23-28.

Le sabbat a été fait pour l’homme !

Bonne nouvelle de Jésus

Mc 2, 23-28

Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. » Jésus leur répond : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui et ses compagnons ? Au temps du grand prêtre Abiathar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que seuls les prêtres peuvent manger, et il en donna aussi à ses compagnons. » Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »

Méditation.

Le repos a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le repos. Pour les Pharisiens le Sabbat devait être respecter dans les moindres détails, autant qu’il était interdit d’avoir une tache, si minime soit-elle, autant il était interdit de guérir durant le sabbat. Que faire ? Peut-on faire ou non ? Rappelons le rigorisme des Esséniens : « si une bête tombe dans une citerne ou dans une fosse, qu’on ne l’en retire pas le sabbat » (Document de Damas XI,13-14). Le sabbat selon l’écriture est le repos que les Israélites devaient observer le septième jour de la semaine.

"Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite ; il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créé en la faisant." (Gn 2.2‑3) Le sabbat est avant tout, le jour du repos de Dieu, après l’accomplissement de l’œuvre de la création.

C’est au cours de l’exode que le sabbat est révélé à Israël, inclus dans la Loi, revêtu de la valeur du signe de l’alliance entre Dieu et Israël, afin rappeler perpétuellement à ce dernier qu’il est mis à part pour Dieu.

le respect du jour du repos devient l’un des dix commandements. A six jours de labeur doit succéder un jour de repos, mais ce jour est la commémoration de l’excellente œuvre de création de Dieu en faveur des hommes et à ce titre il offre une occasion éminemment propice d’adoration. Le sabbat fut institué pour l’homme, il pouvait être un ennui ou un délice (Amos 8.5 et Is 58.13). "Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. (Ex 20.8‑10)

On pourrait croire, de prime abord, que les Pharisiens se souciaient de la propriété d’autrui. N’était-il pas les gardiens estimés de la loi ? Mais Matthieu nous transporte en plein cœur de la controverse. Les compagnons du Christ n’étaient pas accusé de quelque brigandage, « foulant », « violant » la propriété d’autrui ou « dérobant » sans scrupule le fruit du labeur de leur prochain. La loi ne déclarait-elle pas : « Si tu entres dans les blés du prochain, tu pourras cueillir des épis avec la main ». L’interdiction reposait seulement sur le maniement d’instrument de moissonnage : « tu ne manieras pas la faucille sur les blés de ton prochain » Le fait que les disciples « arrachent » et « froissent » dans un champ ne leur appartenant pas quelques épis de blé pour soulager leur faim, auraient passé inaperçu si il avait eût lieu un autre jour. Mais voilà c’était en plein sabbat qu’ils avaient fait cela. Ils étaient donc surpris en flagrant délit de transgression du sabbat. Le verdict qui été proféré leur était totalement défavorable. Ils étaient accusés de faire « pendant le sabbat » « ce qu’il n’est pas permis de faire ».

"Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat." (Marc 2.27). Ces paroles de Jésus-Christ. Il est nécessaire de les replacer dans leur contexte les chefs religieux de l’époque avaient dénaturé, par leurs interprétations, l’observation du sabbat. leur agir n’était pas en accord avec leur parole. Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. dit Jésus, faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. (Mt 23.2-3)

Jésus trouve l’observance du sabbat comme dénaturée par les interprétations rabbiniques tout à fait inconnues de la Loi, si bien que les autorités religieuses considéraient qu’il violait le sabbat.

Le bon sens peut manquer à ceux qui connaissent les commandements de Dieu par cœur, mais non par le cœur, ceux qui connaissent la lettre de la Loi et non l’esprit de la Loi. Mais n’est-ce pas parfois le propre de nos religions que ne n’avoir rien qui ne soit utile à l’homme ? Le quatrième commandement a été donné, non pour imposer des restrictions religieuses mais, afin de répondre aux besoins physiques et spirituels de l’homme.

Tous ces rites n’étaient que des figures passagères, ombres des choses à venir : la réalité est en Christ (Col 2.16‑17). La justice d’Israël était basée sur la soumission à la Loi dont Paul rappelle les exigences établies par Moïse. La Loi devait être observée strictement, négliger un seul de ses commandements c’était les enfreindre tous. Jusqu’ici personne, parmi les hommes, ne s’est jamais montré capable de les accomplir parfaitement, hormis le Christ. C’est pourquoi nous pouvons dire que nul ne peut-il vivre par la Loi.

"La Loi devait conduire vers Celui qui en est l’accomplissement : Le Messie. Maintenant que le Christ a paru, le rôle de la Loi a pris fin. A présent, la justice est donnée à tous ceux qui placent leur confiance en Christ." (Romains 10.4). Christ est la fin de la Loi pour la justification de ceux qui croient, c’est à dire pour rendre justes ceux qui croient en lui.

Si nous nous laissons guider par l’Esprit Saint nous échappons à la domination de la Loi, nous ne dépendons plus d’elle (Ga 5.18).

"Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat."

Amen.