Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. » Et Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? Au temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sinon les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. » Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »
Méditation
Au temps de Jésus, prendre un épi de maïs dans un champ pour calmer sa faim, n’était pas un délit. Les pharisiens n’accusent pas ici les disciples de vol, la loi autorise celui qui passe à proximité d’un champ, à prendre des épis afin de les manger, du moment qu’ils soient consommer sur place. « Si tu entres dans les blés de ton prochain, tu pourras cueillir des épis avec la main, mais tu n’agiteras point la faucille sur les blés de ton prochain » (Dt 23.25).
Dans la loi que Dieu donna à Moïse, récolter pendant le sabbat était effectivement interdit. « Tu travailleras six jours, et tu te reposeras le septième jour ; tu te reposeras, même au temps du labourage et de la moisson » (Ex 34.21). Les pharisiens veillaient jalousement à leur rôle d’interprètes de la loi, et réagissaient vigoureusement à toute divergence. Mais Jésus leur répond tout aussi vigoureusement : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui et ses compagnons ? Au temps du grand prêtre Abiathar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que seuls les prêtres peuvent manger, et il en donna aussi à ses compagnons. »
David demanda au prêtre sacrificateur du pain ; « Donne-moi cinq pains, ou ce qui se trouvera. Je n’ai pas de pain ordinaire sous la main, mais il y a du pain consacré ; si du moins tes gens se sont abstenus de femmes ! David répondit au sacrificateur : Nous nous sommes abstenus de femmes depuis trois jours que je suis parti, et tous mes gens sont purs ; d’ailleurs, si c’est là un acte profane, il sera certainement aujourd’hui sanctifié par celui qui en sera l’instrument. Alors le sacrificateur lui donna du pain consacré, car il n’y avait pas là d’autre pain que du pain de proposition, qu’on avait ôté de devant l’Éternel pour le remplacer par du pain chaud au moment où on l’avait pris » (I Sam 21.1-6).
« Le sabbat a été fait pour l’homme, leur dit Jésus, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. » Si pour les juifs le sabbat est jour de repos absolu, pour nous aujourd’hui, le Sabbat doit être la préparation de nos cœurs à accueillir celui que les scribes et les pharisiens ont rejeté et qui était la pierre d’angle. A chaque célébration de la Cène, les chrétiens sont appelés à vivre une rencontre avec celui qui l’a institué, Jésus. Tantôt avec le cœur rempli du désir de le recevoir, tantôt culpabilisant et se sentant indigne devant sa miséricorde et son amour et puis d’autres jours ingrats, ils refuseront même d’assister aux célébrations. Mais le Christ reste fidèle, même quand nous sommes infidèles.
Seigneur permet que par la puissance de ton Esprit, nous puissions relever les défis liés à notre faiblesse humaine et par sa grâce vaincre les tentations et le mal qui réside le plus souvent en nous et qui nous assaillent quotidiennement. Afin qu’auprès du Père, nous puissions tous vivre de la vie éternelle. Amen.