Jean 18. 19-27

Jean 18. 19-27

Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. » À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe. Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » Pierre le nia et dit : « Non, je ne le suis pas ! » Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? » Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta.

Méditation

On emmena Jésus devant Caïphe, afin qu’il explique les fondements de sa doctrine. Mais Jésus qui avait toujours parlé ouvertement, le renvoya vers ceux qui l’écoutaient, la foule. « Pourquoi m’interroges-tu ? » Comment expliquer à un réfractaire du Royaume, la doctrine du Royaume ? Nous avons parfois bien du mal à comprendre les fondements de notre société, comment pourrions-nous comprendre ce qui vient d’en haut, quand nous ne comprenons pas ce qui est de ce monde ? De plus comment comprendre la doctrine de Jésus, si nous le rejetons, lui qui est le seul à pouvoir nous enseigner sur les us et coutumes du Royaume.

Bien que le langage de Jésus soit empreint de sagesse et de bon sens, un huissier le gifle en lui disant : « Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur ? » Y a-t-il dans le langage de Jésus, une quelconque arrogance, de l’irrespect, ou une insulte ? Rien de cela n’est à déplorer. L’homme réfractaire aux choses de Dieu, préfère voir la paille dans l’œil de son frère, que la poutre qui obstrue sa vue. Caïphe n’avait rien à reprocher à Jésus, mais ses enseignements mettaient en péril le pouvoir des prêtres sur le peuple. C’est pourquoi Hanne le grand prêtre de cette époque dira : « Il est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple. » Sans le savoir, mais par cruauté, Hanne va faire ce que l’écriture avait déjà annoncé. Isaïe nous dit : « Nous l’avons vu, s’écrie-t-il, et nous avons voulu le reconnaître : mais nous ne l’avons pu. Il nous a paru un objet de mépris, le dernier des hommes, et un homme de douleurs. Nous ne l’avons point reconnu. »

Pour comprendre tout ce que Jésus-Christ eut à souffrir pendant sa vie, et surtout à sa mort, il nous faut considérer ce que dit Paul dans sa Lettre aux Romains : « Dieu, en envoyant son propre Fils avec une chair semblable à celle du péché et en vue du péché, a condamné le péché dans sa chair. » (Ro 8.3) Le reniement de Pierre, nous montre ici combien l’homme est réfractaire au véritable amour et au don de lui-même pour son prochain. Jésus en cela nous montre le chemin, Il est mort et ressuscité, pour qu’en lui tout homme obtienne la plus merveilleuse des grâces la vie éternelle. Amen.