JEAN 9. 13-35

JEAN 9. 13-35

Ils menèrent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux. De nouveau, les pharisiens aussi lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois. Sur quoi quelques-uns des pharisiens dirent : Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat. D’autres dirent : Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles ? Et il y eut division parmi eux. Ils dirent encore à l’aveugle : Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu’il t’a ouvert les yeux ? Il répondit : C’est un prophète. Les Juifs ne crurent point qu’il eût été aveugle et qu’il eût recouvré la vue jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir ses parents. Et ils les interrogèrent, disant : Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? Ses parents répondirent : Nous savons que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle ; mais comment il voit maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c’est ce que nous ne savons. Interrogez-le lui-même, il a de l’âge, il parlera de ce qui le concerne. Ses parents dirent cela parce qu’ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue. C’est pourquoi ses parents dirent : Il a de l’âge, interrogez-le lui-même. Les pharisiens appelèrent une seconde fois l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : Donne gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur. Il répondit : S’il est un pécheur, je ne sais ; je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois. Ils lui dirent : Que t’a-t-il fait ? Comment t’a-t-il ouvert les yeux ? Il leur répondit : Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté ; pourquoi voulez-vous l’entendre encore ? Voulez-vous aussi devenir ses disciples ? Ils l’injurièrent et dirent : C’est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons d’où il est. Cet homme leur répondit : Il est étonnant que vous ne sachiez d’où il est ; et cependant il m’a ouvert les yeux. Nous savons que Dieu n’exauce point les pécheurs ; mais, si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, c’est celui là qu’il l’exauce. Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils lui répondirent : Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes ! Et ils le chassèrent.

Méditation

L’homme, dans son état naturel, est inactif pour Dieu, car sans la connaissance de Dieu, il lui faut avoir recours à ses semblables pour tous ses besoins. De plus l’homme n’est pas véritablement dans le souci de son prochain, nous le voyons bien aux versets 8 et 9, ou il nous est dit : « Ses voisins et ceux qui auparavant l’avaient connu comme un mendiant disaient : N’est-ce pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait ? Les uns disaient : C’est lui. D’autres disaient : Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait : C’est moi. » Cet aveugle était redevenu actif pour le Seigneur, dorénavant il ne mendiera plus, car il a bu à la source de tout bien. Il voit et il peut rendre témoignage de la puissance de Dieu, et c’est ce que nous devons tous faire quand l’œuvre de Dieu s’accomplit en nous.

Pourquoi, l’emmène-t-il vers les pharisiens ? Dans quel but ? Bien que l’évangéliste n’en parle pas, nous savons pourquoi Dieu le permit. A travers cela nous pouvons dire que c’était pour manifester l’état dans lequel se trouvaient les chefs religieux en présence des œuvres de Dieu. Ce miracle réaliser un jour de sabbat, était très important aux yeux des pharisiens, car ils cherchaient en cela un moyen de prouver l’imposture de Jésus. Alors ils répondirent à l’homme : « Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat. D’autres dirent : Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles ? » Nous voyons ici combien l’homme avide de pouvoir, peut devenir aveugle devant les œuvres de Dieu. Voulaient-ils avoir de cet homme son opinion sur Jésus ? Bien sûr que non ! Ils voulaient simplement qu’il dise que Jésus était le Christ le messie de Dieu ; mais l’homme guérit leur répondit que Jésus était un prophète. Ors un prophète est un envoyé de Dieu, parlant de la part de Dieu, aussi il ne pouvait sortir l’homme de la Synagogue pour faute.

Le refus des chefs religieux de croire que les œuvres de Jésus venaient bien de Dieu, les entrainèrent à considérer que l’homme n’avait jamais été aveugle. Mais devant le témoignage des parents, ils ne pouvaient trouver imposture à présenter au peuple, et encore moins enlever la confiance en Jésus, de l’homme qui avait retrouvé la vue par son intervention. Pour les parents de l’homme, la crainte des Juifs, la peur d’être exclus de la synagogue a eu plus d’effet que la grâce et la puissance de Jésus déployées en faveur de leur fils. Loin de faire comme Moïse qui avait estimé « l’opprobre de Christ comme un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte » (Hé 11.26), ils préfèrent rester du côté des ennemis du Seigneur, plutôt que de le confesser.

Le Seigneur n’a-t-il pas dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus ; mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne : Oui, je vous le dis, craignez celui-là » (Lc 12.4-5). Celui qu’il faut craindre est le Dieu qui fait grâce aujourd’hui ; mais ne l’oublions pas, Il deviendra le juge de ceux qui auront méprisé cette grâce pour plaire aux hommes et s’épargner l’opprobre de Christ pendant les quelques jours que nous passons ici-bas. Amen.