Dimanche 20 Février

Matthieu 5, 38-48.

Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent.

Bonne nouvelle de Jésus !!!

Mt 5, 38-48

Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter.

Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Méditation :

C’est par l’amour qu’on vous reconnaitra comme mes disciples, nous dit Jésus ! pas par l’amour de soi, ou pour soi. Ni l’amour que nous dispensons à nos amis, à notre famille, mais par l’amour que nous aurons pour notre prochain, y compris les ennemis. Nous ne pouvons pas dire que Jésus ne connait pas ce que c’est d’être rejeté, humilié, frappé ; il a même été crucifié, pour nos fautes.

La haine nous dit Jésus mène à la haine, dans le jardin de Gethsémani, Jésus dit à Pierre "remet ton épée dans son fourreau, car qui vit par l’épée périt par l’épée". De même qui à de la haine pour son frère fini par se haïr lui même, Aujourd’hui, Jésus nous invite à aller plus loin que "l’œil pour œil, dent pour dent" de l’Ancien Testament. La stratégie de Jésus, stratégie de non-violence consiste à "ne pas riposter au méchant", à ne pas rendre le mal pour le mal (Rm 12.17-21 ; 1 Th 5.15), Jésus veut que ses disciples sortent de l’esprit légaliste, il veut les transporter sur un plan moral supérieur, où les gestes de patience et d’amour procurent une puissance capable de désarçonner l’adversaire et de le mettre face à sa conscience.

Une telle démarche nous déroute, car elle nous prive de nos armes les plus familières, la riposte ! On m’insulte, j’insulte ! on me frappe, je frappe. la sagesse évangélique est rassemblée dans un écrin d’or qui est la loi de l’Amour. Aucune philosophie, aucune législation n’a inscrit dans ses préceptes ou dans ses articles le code de l’obligation d’aimer ses ennemis. Jésus ira jusque là et encore plus loin. Jésus trace là, une direction ; il ne donne pas de consignes. En aimant ton ennemi, tu souhaites qu’il te soit un frère. Ce n’est pas ce qu’il est que tu aimes en lui, mais ce que tu veux qu’il soit. Un sculpteur voit du bois, coupé dans la forêt, ce bois lui plaît, il ne sais pas ce qu’il veut en faire, mais ce n’est pas pour qu’il demeure comme il est que l’artiste aime ce bois. Il voit ce que ce bois peut devenir, son amour n’est pas pour le bois comme il est, mais ce qu’il sera, quand il l’aura façonné, il aime ce qu’il va en faire, une œuvre d’art !

Oui Jésus nous montre le chemin, en se donnant en sacrifice pour le salut des hommes. Jésus invite ses disciples et nous même à progresser, à faire un pas de plus, sur le chemin qui avait été tracé par Moïse. Celui qui veut se comporter, en fils du Royaume, et se comporter comme Dieu lui-même en ce monde, ne peut pas se contenter de la simple équité dans la répression du mal (aussi légitime soit-elle). Ses prières et son espérance doivent-être plus ambitieuses : pour que le mal puisse être vaincu par le bien, et que le méchant soit transformé à son tour à l’école de Dieu. Et c’est comme cela que la grâce fera de lui un être nouveau, citoyen du Royaume !

« Le Christ a souffert pour nous, nous laissant pour exemple comment suivre ses pas » (1P 2.21). Alors quel exemple du Seigneur avons-nous à suivre ? Celui de ressusciter les morts ? Celui de marcher sur les eaux ? De guérir les malades ? Pas du tout, mais celui, d’être doux et humbles de cœur (Mt 11.29) et d’aimer non seulement nos amis mais même nos ennemis (Mt 5.44). Sur la croix Jésus a prié pour ses ennemis, en disant : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23.34). Étienne, qui le premier a suivi très glorieusement les pas du Christ, alors qu’il était frappé d’une grêle de pierres, s’est écrié de toutes ses forces : « Seigneur Jésus Christ, ne leur impute pas ce péché » (Ac 7.60).

Dans l’évangile, on trouve le mot grec Agapè qui désigne l’amour, un amour débordant qui ne demande rien en retour. Cet amour, est l’amour de Dieu à l’œuvre dans le cœur des hommes. Lorsqu’on s’évertue à aimer ainsi, on aime tous les hommes, non pas parce qu’on éprouve pour eux de la sympathie, ou parce qu’on apprécie leur façon d’être, on les aime parce que Dieu les aime. Tel est le sens de la parole de Jésus "Aimez vos ennemis" !

En ce jour demandons à Jésus la grâce, d’aimer comme lui, pour que nos ennemis comme nos amis, trouvent toute leur place dans notre cœur. Que l’amour devienne en nous source jaillissante de vie et d’espérance, alors l’ennemi devient ami "Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis." (Jn 15.3).