Après leur première mission, les Apôtres se réunissent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux qu’on n’avait même pas le temps de manger. Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement.

méditation :

« Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. » Dit le Psalmiste. Un repos bien mérité après une mission foisonnante d’anecdotes toutes les plus merveilleuses les unes que les autres, sur les prodiges de Dieu. « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » Dit Jésus aux apôtres qui rentraient de mission. Envoyés annoncer la bonne nouvelle du Royaume, de retour, Jésus les invite à se ressourcer, à prendre le temps du repos, de la méditation, de l’analyse pour que les prochains départs soient encore plus fructueux. Allez, de toutes les nations faites des disciples.

Après une semaine riche de toute chose, Jésus nous invite à venir à l’écart, nous aussi. Il nous invite à nous ressourcer, à faire le plein de la parole de Dieu. Et il n’y a rien de plus favorable que le silence de la méditation. Il nous invite à nous reposer en lui dans la sainte eucharistie. Il nous invite à accueillir ce jour, comme un temps de grâce où l’abondance des richesses de Dieu, viennent combler le cœur du disciple que nous sommes, pour un envoi dans le monde encore plus fructueux. Jésus nous dit : « Portez beaucoup de fruits, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. » (Jn 15.8)

Le même regard que Jésus posait sur ses contemporains, se pose aujourd’hui sur notre civilisation. Ne sommes-nous pas à l’image des juifs, comme des brebis sans berger ? Bon nombre de nos pasteurs ne reçoivent de nos jours que sur rendez-vous. Est-ce là les enseignements du Christ ? Jésus c’est ceint d’un tablier, et pour nous montrer la voie du service, lava les pieds de ses disciples. Nous a-t-il enseigné au cours de ces derniers siècles à agir autrement ? Le peuple de Dieu souffre d’ignorance, de méconnaissance des saintes écritures. N’est-il pas de notre devoir de les aider ? La parole ne nous demande-t-elle pas de ne pas cacher la lumière sous le boisseau ? (Mc4.21) Le texte nous dit, que Jésus « se mit à les instruire longuement. » Nos enseignements manquent-ils de consistance, d’éclairage, de vérité ?

Ce jour est un jour favorable au repos, à la médiation de la parole de Dieu, au rassemblement eucharistique, à l’action de grâce. Jésus nous invite à accueillir ce jour, comme un jour de rédemption, de restauration de notre humanité blessée par les griffes acérées du péché. Paul nous dit : « Frères, vous qui autrefois étiez loin du Dieu de l’Alliance, vous êtes maintenant devenus proches par le sang du Christ. » Des deux peuples, le peuple élu, Israël, et les païens, Jésus en a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. »

Savourons ce temps du repos, mettons-nous à l’écart et laissons le Maître nous instruire longuement. Alors nous porterons du fruit en abondance, le Père sera glorifié, à l’image du Christ nous deviendrons de vrai disciple, au service de nos frères.