Luc 17, 7-10

« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir »

En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” »

Méditation

Celui qui a le sens du devoir, s’acquitte de sa tâche avec fierté, en disciple responsable il n’attend aucune reconnaissance, il est don de lui-même aux autres. Il doit en être de même pour chaque homme, qui se dit chrétien. Tout ce que nous faisons de bon et de bien, c’est par la grâce à Dieu que nous pouvons le faire. Aussi c’est à lui que revient toute gloire et toute louange.

Dans cette parabole, le maître nous apparaît comme exigeant, mais ne sommes-nous pas, nous aussi autant que lui ? « Lequel d’entre nous dirait à son serviteur, après lui avoir préparé le repas, viens vite à table » Lequel d’entre nous, préparerez le repas à la place de son serviteur ? Dieu n’est ni plus, ni moins exigeant que nous, nous le sommes. En nous rappelant notre devoir, qui est celui du service. Dieu nous montre comment découvrir, en ce monde le chemin du Royaume. En Hébreu, humilité se dit : ’anawah, vertu qui s’oppose à l’orgueil, à la suffisance, à l’arrogance, et qui est par excellence le chemin du serviteur, le chemin qui mène au Royaume. L’homme humble, reconnaît ses limites et ses fragilités.

Seigneur, je n’ai pas le cœur fier, ni le regard hautain. Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. Non, je me tiens en paix et en silence ; comme un petit enfant contre sa mère, comme un petit enfant, telle est mon âme en moi. (Ps 131, 1-2) Israël a appris l’humilité en faisant l’expérience de la toute-puissance de Dieu. Puissance qui l’a libéré de la servitude en Égypte et lui a fait don d’une terre. Comme Israël, ce que nous sommes et ce que nous possédons aujourd’hui, nous le devons à la bonté et à la générosité de Dieu.

En lavant les pieds des disciples, Jésus nous montre le chemin qui fait de tout serviteur un maître. Un homme de devoir qui n’attend aucune récompense. Son devoir est sa récompense. La mission de Jésus était de nous révéler le royaume, mais aussi et surtout celui qui règne sur ce Royaume. Et c’est dans la douceur et l’humilité au service des hommes ses frères et de Dieu son Père, qu’il accompli son ministère sans faillir, proclamant la parole de Dieu à tous ceux qui l’écoutait. Parole de vie éternelle.

Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. (Jn 13.13-17.)

Seigneur met en nous ton Esprit de service, apprends-nous la douceur et l’humilité, afin de gagner les cœurs de tous ceux qui ont encore du mal à croire que tu es le Messie. L’homme attendait un Roi puissant, punissant la faute par un châtiment. Dieu lui donne un Roi, Serviteur souffrant. Agneau immolé, pardonnant fautes et iniquités. Son trône la croix, ses meurtrissures et ses plaies nos péchés, son cœur transpercé le refuge de tous les pécheurs, le refuge de chacun de nous.

Amen.