En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Méditation :

Notre quotidien, nos projets, nos ambitions personnelles, nos loisirs, accaparent trop souvent notre vie. Ils nous laissent peu de temps pour vivre notre foi en Dieu, pour avoir une véritable relation avec le Christ. Comment être alors renouveler par le Saint Esprit et faire grandir notre vie spirituelle, dans de telles conditions ? Jésus nous invite en ce jour, à examiner quel est la véritable place que nous lui accordons, dans l’échelle de nos priorités quotidienne. Sommes-nous à l’image de Marthe obnubilé, par nos tâches quotidienne ? Ou bien avons-nous conscience que l’héritage qu’il nous a laissé, est souvent mis de côté pour vivre nos passions ou certaines situations journalières bien moins importantes que notre relation avec Dieu ? Jésus nous invite à l’instar de Marie, à nous mettre nous aussi à l’écoute de sa parole. Il nous recommande une pause, pour que sa voix soit perceptible aux oreilles de notre cœur. Il nous invite à nous asseoir à ses pieds, pour nous ressourcer, et reprendre la route du Royaume d’un pas rassuré.

Les précipitations et l’agitation qui règnent dans nos vies, nous induisent bien souvent en erreur dans les décisions importantes, et essentielles à l’épanouissement de notre humanité. Pour croître dans la vie en Christ, il est nécessaire que l’homme se nourrisse de la parole de Dieu, et surtout, de l’Eucharistie recommandé par Jésus lui-même. « Vous ferez cela en mémoire de moi » « Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. » (Jn 6.54-56) Il est donc bien ici, question de vie ou de mort. Ignace d’Antioche définit avec justesse le pain eucharistique, comme « remède d’immortalité, antidote pour ne pas mourir ».

L’enseignement que Jésus dispense à Marie, est aussi remède de vie éternelle. Il le sera aussi pour chacun de nous, si nous prenons le temps de nous asseoir aux pieds de Jésus. Les plus grands stratèges prennent le temps de la réflexion, l’homme sensé s’assoit et réfléchit avant d’élaborer un projet. L’homme en Dieu écoute la parole, l’entend, la médite en son cœur, pour ensuite la mettre en pratique chaque jour avec amour et par amour.

Jésus ne condamne pas l’attitude de Marthe. Elle est sans doute l’aînée de la famille, et c’est certainement à elle qu’incombe la tâche de tout organiser, une responsabilité bien délicate. Mais être attentif à la voix du Seigneur, est bien plus important. Pour être des instruments de choix pour l’annonce du Royaume, nous devons agir comme Marie. La réponse du Seigneur à Marthe n’est pas un reproche, mais une invitation à ce qui est essentiel le dialogue avec Dieu. L’homme se détruit quand, les richesses et les fastes de ce monde, le préoccupent et l’obsèdent, quand le confort, la position sociale, les passions diverses, les voisins, les vacances, la santé, deviennent aussi importante que sa relation à Dieu. Toutes ces choses sont bonnes en elles-mêmes, et toutes légitimes. Mais elles doivent rester à leur place, ne pas occuper toute notre vie. Dieu nous demande de sacrifier une part de toutes ses situations, au profit de l’essentiel, et l’essentiel c’est Jésus pain de vie, sa Parole qui nous indique le Royaume et sa Justice. Tout cela, nous ne pourrons le trouver nulle part ailleurs, qu’en Jésus Christ. Demandons dons à Jésus en ce jour, de nous rendre attentif à sa présence. Que les tumultes de notre vie se taisent pour laisser place à l’écoute de sa voix. Qu’en ce jour fortifié dans notre foi, nous marchions au rythme de ses pas vers la cité céleste, la Jérusalem éternelle.

Amen