Matthieu 9, 14-1

« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? »7

En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »

Méditation :

« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l’Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. » Ceux qui marchent sans défaillir, sans s’écarter de la route du Royaume en mettant en pratique les préceptes du Christ, en vivant dans la pureté totale, peuvent ne pas jeuner. Mais qui en dehors du Christ, est pur de tout péché ? Paul dans sa lettre aux Romains nous le dit : « Tous ont péchés et son privés de la gloire de Dieu. » (Ro 3.23) C’est donc gratuitement que Dieu nous accorde sa miséricorde et son pardon, quand nous nous repentons véritablement. Quand nous nous éloignons du chemin qui mène au Royaume, nous devons faire pénitence afin de raviver en nous la flamme du Saint Esprit qui éclaire nos pas. Bien entendu cette flamme ne s’éteint pas, mais elle perd de son intensité quand nous la contristons, et l’enfouissons sous la multitude de nos fautes.

« Je relèverai la hutte de David, qui s’écroule ; je réparerai ses brèches, je relèverai ses ruines, je la rebâtirai telle qu’aux jours d’autrefois. » Dit le Seigneur dans le livre d’Amos. Dieu Dans sa grande miséricorde, devant notre repentir, en bon Père qu’il est, nous pardonne nos erreurs. Il répare les brèches causées par les griffes lacérées du péché, relève l’homme brisé devenu une ruine, rebâti le temple de Dieu qu’il est, et qui a été voulu par Dieu dès sa conception.

Les disciples de Jean le Baptiste ainsi que les Pharisiens, ne reconnaissaient pas Jésus comme le Messie. Pourtant c’est bien de la bouche de Jean, qu’est venu le témoignage de la messianité de Jésus. Sur les rives du Jourdain, n’a-t-il pas dit à deux de ces disciples, André et Jean. « Voilà l’Agneau de Dieu. Les deux disciples l’entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus. » (Jn1.36-37) Pourquoi n’en a-t-il pas été de même pour les autres disciples de Jean ? Pourquoi Jean lui-même n’est-il pas devenu disciple, de celui qu’il désignait comme l’Agneau de Dieu ? « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison » (Mc 6.4. Lc 4.24. Mt 13.57)

Le témoignage de Jean, le baptême de repentir, le jeûne que pratiquaient ses disciples et les pharisiens, avait pour même objectif de rétablir la relation rompue avec Dieu par le péché. Jean le Baptiste, connaissait Jésus, non pas uniquement à cause de sa parenté, mais à cause de ce qu’il était et dont lui-même était le précurseur. Ses disciples, le suivait pour le message qu’il proclamait, mais aussi pour le prophète qu’il était. Les élus de Dieu, pas toujours acceptés des notables, trouvaient toujours place auprès des plus démunis.

« Es-Tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Pourquoi Jean-Baptiste pose-t-il une telle question ? Jean annonce un Messie qui tient sa pelle à vanner, et qui va bouleverser la vie d’Israël. Mais Jésus contrairement à lui, décrit un Dieu qui est Père et dont la miséricorde est infinie. Un Dieu qui pardonne et qui va jusqu’à donner la vie de son unique Fils pour le salut de tous les hommes. Jean est désorienté, Jésus est bien celui qu’il annonce, mais sa méthode diffère. Il enseigne la crainte de Dieu et le rejet du péché en pratiquant des actes d’amour. Il enseigne à aimer les ennemis, ainsi que tous les hommes quelques soit sa confession, sa race. Il ose rappeler à l’autorité religieuse son devoir d’exemple. En chassant les vendeurs du temple, il montre que les bienfaits de Dieu sont gratuits. Qu’ils ne peuvent être négociable, ni financièrement, ni par des offrandes ou des sacrifices d’animaux. De même le jeûne, sert à la repentance et non à négocier les faveurs de Dieu. Notre Père, nous dit Jésus, sait ce dont nous avons besoin. Si notre relation avec Dieu est sincère, et véridique, nous recevrons tout de Dieu. Force et courage dans les épreuves, discernement et sagesse, dans notre vie sociale, professionnelle, familiale. Mais la grâce la plus merveilleuse, la vie dans son éternité.

Seigneur, ta miséricorde et ton amour, ont fait de chacun de nous les héritiers du Royaume avec Jésus. Nous ne le méritons pas. Permet-nous en ce jour, de te rendre grâce pour tous tes bienfaits. Toi qui change les hommes et la face de la terre par ton grand amour, reçois notre vie, nous te donnons avec amour.

Amen.