Luc 4, 16-21

« L’Esprit du Seigneur est sur moi ; il m’a consacré par l’onction »

En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.

Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Méditation :

Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. »

Les Scribes et les Pharisiens, ne pouvaient concevoir que Jésus, soit le Messie. Il devenait gênant pour leur notoriété, et le pouvoir qu’exerçaient sur le peuple. Les signes et les prodiges que Jésus réalisait, devenaient pour eux, qu’objet de jalousie. Comment ce fils de charpentier avait-il acquis ses pouvoirs. Leur jalousie les empêchaient de voir la Messianité de Jésus, et tout le bien qu’il faisait. Peut-on entendre la voix de Dieu, quand nos oreilles résonnent des fréquences du monde ? Peux-ont prétendre servir le Christ, quand il nous est difficile d’aimer notre prochain ? Jésus leur rappela que jadis aucun prophète, à cause de leur incrédulité n’avait réalisé des prodiges en Israël, et que c’était à des étrangers que Dieu avait accordé sa grâce. Mais son discours ne fit qu’augmenter leur colère.

« Vous me connaissez et vous savez d’où je suis. » Il nous est difficile de voir objectivement les changements chez ceux que nous connaissons, nous avons du mal à leur attribuer des qualités. Parfois, même dans l’ignorance, nous leur attribuons quelques défauts afin de les rendre imparfaits à nos yeux. Nous avons du mal à croire que ceux que nous connaissons puissent changer, et surtout, qu’ils puissent être choisis par Dieu pour porter la bonne nouvelle. Dans leurs chutent, au lieu de les aider à se relever, nous préférons enfoncer les clous du déshonneur, de la calomnie, et du rejet. On oublie souvent que l’homme est d’abord un être humain, avant d’être un prêtre, ou serviteur de Dieu. Le sacerdoce, ou le ministère que l’homme exerce, ne fait pas de lui un être exceptionnel, un super héros, capable de rejeté toutes faiblesses humaines.

Les Scribes et les Pharisiens connaissent Jésus, ils connaissent sa droiture, ils savent qu’il est juste et bon. Sa notoriété les dérange, elle affaiblit leurs pouvoirs sur le peuple. Jésus disait la vérité, et cette vérité était dérangeante, car elle était l’essence même des préceptes de Dieu, loi édicté et remise à Moïse sur le mont Sinaï. De plus, contrairement à eux, Jésus n’avait commis aucun mal, aucune faute, aucun péché. Les prodiges et les miracles qu’il accomplissait, témoignaient de la puissance de Dieu en lui. Pourquoi le reprochait de se faire l’égal de Dieu, en tant que Fils n’est-il pas lui aussi Dieu ? Le Père ne lui avait-il pas donné plein pouvoir ici-bas ? Le retour à la vie de Lazare, ne démontre-t-il pas une puissance divine, qu’aucun homme ne peut s’en attribuer, s’il ne vient pas de Dieu ? « Je ne suis pas venu de moi-même dit Jésus : mais celui qui m’a envoyé dit la vérité, lui que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » (Jn 7.28-29)

Il nous faut apprendre à connaître Jésus, si nous voulons pouvoir dire, que nous sommes chrétiens. Trop d’hommes et de femmes se proclamant du Christ, ce sont égarés, en plaçant leur confiance en l’homme. En voulant plaire aux hommes, ils se sont éloignés de Dieu, et dérive au grès des courants spirituels et communautaires. « Revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations ! Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, Et revenez à l’Éternel, votre Dieu ; Car il est compatissant et miséricordieux, Lent à la colère et riche en bonté. » (Joël 2.12-13

Amen.