Luc 7, 1-10

« Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! »

Après avoir achevé tout son discours devant le peuple, Jésus entra dans la ville de Capharnaüm. Un centurion de l’armée romaine avait un esclave auquel il tenait beaucoup ; celui-ci était malade, sur le point de mourir. Le centurion avait entendu parler de Jésus ; alors il lui envoya quelques notables juifs pour le prier de venir sauver son esclave. Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : « Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. » Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion lui fit dire par des amis : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : ’Va’, et il va ; à l’autre : ’Viens’, et il vient ; et à mon esclave : ’Fais ceci’, et il le fait. » Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration. Il se tourna vers la foule qui le suivait : « Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » De retour à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.

Méditation :

Paul dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, parle des divisions qui affectent l’unité de l’église. (1 Cor 11.17-26) Il nous invite en ce jour à prendre conscience que lors de nos rassemblements eucharistiques, si nous sommes divisés, ce n’est plus le repas du Seigneur que nous prenons, mais notre propre repas. Un repas dénué, de toute présence de Dieu. La sainte eucharistie, n’est pas simplement le rassemblement d’hommes et de femmes venus écouter la parole de Dieu et vivre un rituel traditionnel. La sainte eucharistie, c’est surtout cet instant ou réuni autour du Seigneur, nous partageons son intimité, sa parole, ses gestes. « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » (Lc 22.19-20)

La sainte eucharistie c’est aussi pour chacun de nous le rappelle, de ce que le Christ a dû subir en rançon pour notre salut. Elle nous rappelle tout d’abord la passion, ce moment où le corps de Jésus se recouvre des blessures causées par nos péchés. L’humiliation, la violence et la souffrance sont alors à leur paroxysme. La mort semble venir comme une délivrance, nos iniquités, nos fautes, même les plus graves, sont d’abord clouées à la croix pour être engloutie dans la mort du Christ. Puis vient la résurrection, ce moment ou en recevant le pain de vie, nous sommes remplis de sa vie. Une vie en abondance, une vie d’éternité.

En nous rappelant l’importance de l’unité des chrétiens, Paul nous rappelle qu’il n’y a qu’un seul Christ et qu’un seul évangile. Notre vision des préceptes de Dieu, ne peuvent être que la vision du Christ. Nos réflexions sur sa mise en pratique, peuvent être différente, mais en aucun cas elles ne doivent transformés ou corrompre les paroles du Christ, ainsi que les préceptes qu’il nous a édictés. L’amour du prochain, par exemple, n’est pas uniquement un amour en direction de ceux qui croit en Christ. Le païen est aussi notre prochain, ainsi que tous ceux qui pratique d’autre culte. Seul le Père peut attirer les hommes à la suite de Jésus. (Jn 6.44)

« Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi. » (Jn 6.45) Le centurion avait entendu parler de Jésus, l’aide qu’il apportait au juif dans la construction de leur synagogues, était vu de Dieu. De même que Dieu ne fait acception d’aucun homme, de même celui qu’il a envoyé ne fait acception d’aucun homme. Ce centurion instruit par Dieu a bien compris que le Dieu d’Israël ne rejetait personne, et dans l’humilité la plus complète, dans la foi la plus profonde, il envoie ses amis dire à Jésus qui était en route pour venir chez lui, son indignité. « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : ’Va’, et il va ; à l’autre : ’Viens’, et il vient ; et à mon esclave : ’Fais ceci’, et il le fait. » Jésus fut émerveillé par sa foi. : « Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! »

Dieu s’émerveille devant tout ce que nous faisons, et qui glorifie son nom. Quand nous vivons pleinement notre fraternité, quant au sein de nos rassemblements nous vivons l’unité, quand nous tendons nos mains à ceux qui souffrent, Dieu s’émerveille devant cette amour reçu de lui et mis en pratique par chacun de nous. Le centurion bien que faisant parti des oppresseurs, n’est pas rejeté par Jésus, il est accueilli et comblé de grâce. Bien qu’il ait, l’habitude de commander, le centurion se revêt d’humilité. Et sans rien exiger, dans la foi la plus absolu il s’unit à celui qui est la guérison et la vie Jésus.

Nous aussi, unissons-nous à celui qui est le chemin la vérité et la vie. Unissons nos églises et témoignons par notre amour de notre condition de disciple du Christ. Ne laissons plus nos différences nous diviser, mais utilisons les pour construire un monde meilleur, un monde de paix et d’amour, sous le regard de Dieu le Père. Puisque l’éternité nous est offerte accueillons là. Qu’elle soit plénitude de vie en nous, par le Jésus le Christ notre Seigneur.

Amen.