« Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Voilà un fait courant de notre société, des chrétiens qui livrent au scandale d’autres chrétiens, cela arrive quotidiennement malheureusement. C’est ainsi que nous livrons Jésus, chaque jour à la calomnie et à la mort sur la croix. N’a-t-il pas dit : « Tout ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait ? » (Mt 25.40)
D’être livré par un de ses disciples, fut une tristesse pour le Seigneur. « Jésus fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage. » Qui ne serait pas bouleversé de savoir, qu’un ami va le trahir ? Peut-on prendre avec joie un tel agir, le manque d’amour d’un proche, d’un ami ou même d’un ennemi ? Celui qui livre son prochain, ne peut prétendre l’aimer. En cela nous voyons qu’il ne peut aimer Dieu. « Opprimer le pauvre, c’est outrager celui qui l’a fait ; Mais avoir pitié de l’indigent, c’est l’honorer. » (Pr 14.31)
Inquiet d’être peut-être celui qui va trahir, l’un des disciples lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Ne sommes-nous pas nous aussi, celui à qui Dieu donne le pain de chaque jour, et qui agissant comme Judas, le livre ? « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation. » (Lc 22.40) L’ennemi rode, il rumine la chute de l’église tout entière, et nul n’est à l’abri. Prenons garde aux paroles toutes faites, comme celle de Pierre : « Je donnerai ma vie pour toi ! » Car nous pourrions alors, entendre Jésus nous dire : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »
Seigneur, viens au secours de nos faiblesses. Viens au secours de notre manque de foi. Que notre Oui soit ferme et inconditionnel, comme l’a été ton sacrifice à la croix pour chacun de nous.