Dans l’adversité, il n’est pas toujours facile de rester fidèle à ceux que nous aimons. Parfois les vents contraires, la peur d’être rejeté, ou tout simplement la peur de mourir pour ceux que nous aimons, toutes ses raisons peuvent nous conduire au reniement. C’est ce qui se produisit pour l’apôtre Pierre. Pierre aimait-il Jésus ? Oui ! Il aimait sincèrement Jésus ; mais trop confiant en lui-même, il n’avait pas pris garde aux avertissements du Seigneur (Mt 26.31-35). N’ayant pas étreinte ces paroles dans son cœur, il se laissa surprendre par la scène qui se déroulait devant ses yeux : témoin de la haine dont le Maître était l’objet et qui se donnait libre cours, il ne voit que le danger de s’identifier avec Celui que tous haïssent. Sa chair, qu’il n’avait pas discernée dans ses bonnes résolutions, redoutera les crachats et les violences tortueuses, et là, sans ressources spirituelles, il n’est plus en état de faire autre chose que de s’épargner, en reniant son cher Maître.
Qu’aurions-nous fait dans cette situation, nous qui avons peur de proclamer que nous sommes chrétiens dans l’adversité ? combien de chant du coq, nous faudra-t-il entendre pour voir que nous sommes souvent à renié Jésus. Quel a du être la souffrance de Pierre à ce moment précis ? Nous disons aimer Jésus, mais nous avons du mal à aimer notre prochain. Il est certain que nous n’aurions pas fait mieux que Pierre. Le chant du coq, le souvenir des paroles de Jésus, son regard, vont venir subitement dissiper l’obscur et froid brouillard qui l’avait enveloppé. La lumière se fait dans le cœur de Pierre ; il comprend avec amertume ce qu’il vient de faire ; il sort brisé et pleure amèrement sur sa terrible faute.
Frères et sœurs, qui de nous peut se prétendre être à l’abri de cela ? Bien des occasions viendront ou nous préfèrerons qu’on ne sache pas que nous sommes disciples du Christ. D’ailleurs cela s’est certainement déjà passé. Lorsque nous préférons la faveur du monde, qui lui ne veut rien de notre Sauveur, à l’opprobre qui se rattache à son nom, nous le renions. Alors la tristesse remplit notre cœur à la pensée de son amour qui demeure toujours le même et dont nous tenons si peu compte ! Un jour tout sera manifesté et nous verrons les conséquences éternelles de notre conduite ici-bas. « Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. » (Lc 9.26). Pensons au Seigneur et non à nous-mêmes, à son amour pour nous et à la gloire dans laquelle il apparaîtra avec tous les saints, afin d’être gardés fidèles et nous éviter l’amertume de l’avoir déshonoré.