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Meditation

Jésus sait qu’il va être livré, l’émotion est à son comble. Nous le voyons bien nous même dans notre quotidien, quand un évènement majeur nous arrive, notre cœur s’accélère et selon la gravité l’angoisse nous assaille. Les disciples réunis au jardin de Gethsémani, ne se doutaient aucunement des évènements dramatiques à venir. Jésus lui, savait que l’heure venait. Judas connaissait l’endroit, il y était venu souvent avec Jésus. Quand nous agissons mal, le mal être s’installe en nous, nous ne sommes pas bien dans notre peau. Judas devait ressentir ce malaise lier à la trahison, mais il s’était engagé et puis les soldats qui l’entouraient lui donnait le courage d’aller jusqu’au bout de sa mauvaise action. Cela nous rappelle à nous aussi certainement, des moments où, encouragé par d’autres nous nous sommes laissé aller à des faits délictueux.

La nuit tombe, il fait sombre dans le jardin, et pourtant au milieu des ténèbres se trouve la lumière du monde. Judas et les soldats qui l’accompagnent, éclairés par leurs torches, croient dominer l’obscurité. Mais quand ils rencontrent celui qui est la vraie lumière, le Tout-puissant, ils tombent à la renverse lorsqu’il leur dit : « C’est Moi. » Au lieu de s’enfuir, de profiter de l’obscurité, Jésus s’oppose aux soldats qui chutent, devant celui qui est l’amour infini. Jésus se soumet humblement à la volonté de son Père en s’abandonnant aux puissances de ce monde. Les lances et les épées, Jésus ne les craint pas. Ce qu’il craint, c’est de déplaire à Dieu le Père. Sa mission n’est pas de faire la guerre, sa mission est une mission d’amour et l’heure est venue de le démontrer. L’amour, va être confrontée à la haine. La tendresse, va faire l’objet de la violence. Une haine et une violence, qui va aller jusqu’à la mort. La mort d’un innocent, d’un envoyé de Dieu.

Sentiment enivrant quand en nous la haine, nous persuade que la destruction de l’autre est nécessaire, vitale. Tout ce qui est négatif, humiliant, même les plus vieilles blessures refont leur apparition, nous justifiant dans nos mauvaises actions. Pour les scribes et les chefs des grands prêtres, Jésus était devenu une menace, tant politique, que spirituelle. Ils menaçaient leur autorité, leur position dans la société et surtout leur pouvoir. Il en est de même pour nous, bien souvent quand nous voyons que nous perdons de notre notoriété dans notre cité, cela nous met mal à l’aise, notre orgueil en prend un coup, tout devient synonyme de conflit, et de colère entrainant le plus souvent un climat de haine.

Jésus est résolu à boire la coupe que le Père lui présente car il sait que c’est l’arme ultime, le seul moyen de détruire le pouvoir du péché et de la mort. Quel amour ! Aucun homme n’a aimé comme lui. C’est pourquoi Jésus, désireux de voir tous les hommes sauvés va indiquer à Pierre le chemin qui mène au Royaume. « Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » Obéissance et amour du Fils qui ne font qu’un avec son Père.

L’humiliation, l’arrestation, le procès dérisoire, les insultes des soldats, la flagellation et le couronnement d’épines, montrent un roi déchu. Pierre ne comprend plus rien. Voilà que celui qu’il adore, dont il scandait le nom, celui qu’il a reconnu comme messie, est là devant lui défiguré. Pierre refuse de reconnaître Jésus. Il ne comprend pas encore la puissance de l’amour qui se déploie en Jésus. Face aux glaives, aux lances des soldats et des gardes, il aurait lui dégainé son épée, et montrait son courage et sa force. Mais de voir celui qui guérissait les malades, qui commandait au vent et à la tempête, qui ressuscitait même les morts, impuissant devant les hommes c’était trop. Cet homme n’était peut-être pas celui qu’il prétendait. Pierre ne voulut pas s’associer à la faiblesse humaine, c’est ce que tout homme fort ferait. Qui de nous n’aurait pas renié à ce moment-là. Il faut dire que de nos jours nous renions pour bien moins que cela le Christ. On attend tellement de lui, que quand ça tarde à venir, nous finissons par l’accuser de n’avoir rien fait. Si seulement Pierre avait su ce qui allait lui arriver. S’il avait seulement écouté le Maître quand il a dit : « Le Fils de l’Homme doit souffrir et mourir et ressusciter le troisième jour ». Pierre aurait agi différemment !

L’amour infini et incommensurable de Dieu pour les hommes, nous le trouvons dans le don de la vie de son propre fils, de son unique Fils, pour que tous les hommes reçoivent la vie éternelle et qu’ils deviennent des fils de Dieu. Dans sa passion et sa mort Jésus emporte et détruit tous nos reniements, en un mot le péché et la mort, qui nous privait de la joie du Père. « Il n’y a pas de plus grand amour "nous dit Jésus" que de donner sa vie pour un ami » (Jn 15.13)

En ses temps où tant d’êtres sont déracinés, détruits par les drames humains, il est important de demeurer dans l’amour de Dieu pour affronter les aléas de la vie. Aux heures où la détresse touche nos existences, nos affections les plus chères, on ne peut faire autrement que d’être tristes, et profondément blessés. Mais dans nos vies si mêlées de joies et de peines, de grâces et de blessures, il nous faut assainir nos mémoires, ne pas nous laisser encombrer par les pesanteurs du passé. Oser, après chaque pas, nous rappeler que l’amour de Dieu pour nous est éternel « car éternel est son amour ! » (Ps 135) Et qu’il nous accompagne tout au long de nos jours, jusqu’à la fin des temps. (Mt 28.20)

En ce jour, remémorons-nous le sacrifice de Jésus pour nous. Demandons à Jésus de nous apprendre à aimer comme lui. Pour que nous aussi, nous puissions donner notre vie pour nos frères. Alors nous aussi nous entendrons la voix du Père nous dire : « Tu es mon enfant bien-aimé, en toi j’ai mis toute ma joie »

Amen.